"Epouvante-horreur" : non, pas du tout, au contraire. Si vous n'aimez pas les films mesquins de jeux mortels où les candidats se poussent dans les pièges ou se trucident (les Saw, Escape Game, etc...), voici le parfait opposé : Exam, où des candidats à un examen d'embauche pour un poste prestigieux doivent s'entraider pour trouver la mystérieuse question cachée par l'examinateur... Évidemment, il y a un méchant qui fera de l'anti-jeu, mais il est pour une fois minoritaire, et passe vraiment pour un "vilain" (on le dit courtoisement) car l'enjeu n'est pas la mort, mais un "simple" job. Là aussi, on aime le fait que les candidats ne risquent pas leur vie, ce qui souligne la méchanceté gratuite de celui qui voudra éjecter ou blesser les autres (pas d'excuse de survie, pour une fois). Alors oui, le film est un "premier" pour beaucoup de monde sur le plateau, et cela se sent : les acteurs jouent pour la plupart mal, la mise en scène est assez plate, et le scénario n'est pas toujours brillant (quel intérêt de
mettre un filigrane "question 1." sur la feuille, si la question était orale depuis le début ? Cela induit plus en erreur qu'autre chose, comme indice... Et on se doute assez vite que le mec louche - le "français", qui parle français tellement bien qu'en VO on ne comprend rien à ce qu'il dit - est l'instigateur du jeu, car on a vu ce twist environ mille fois, mais on se demande surtout pourquoi il passe son temps à chouiner ? Et tout le monde voit des lampes infrarouges dans des fentes, derrière des vitres, mais ils ne voient pas deux gros boutons sur le chronomètre ?!
). Le film prend aussi le parti-pris de commencer in medias res, sans expliquer le contexte de pandémie mondiale dans lequel il prend place, ce qui déstabilise au début, et qu'on a du mal à intégrer au fur et à mesure des révélations "au moment où le scénario en a besoin", une insertion peu maligne, brouillonne, qui fait tiquer sur l'écriture. Mais quand même, on aborde le twist final, sans rien vous dévoiler, de la fameuse question : on s'est fait avoir comme des bleus. On a eu beau réfléchir à fond les neurones durant une heure, on a vécu la révélation en jurant sur notre propre bêtise. La dernière ligne droite est prenante, entre l'action qui s'y concentre, la révélation, et la sympathie qu'on a pour cette volonté de ne tuer personne dans l'histoire, et même de sauver les gens qui auraient été les premières chair-à-canon dans tous les autres films du genre (non seulement
l'homme "de couleur" n'est pas mort, mais il est soigné car la balle était en fait un médicament guérissant sa maladie incurable...
On valide, un peu de douceur dans ce monde de brutes). Pour changer des films sadiques où un panel de personnages s'entredéchirent bêtement et violemment, attablez-vous devant ce petit film modeste qui est loin d'être bien écrit et bien interprété, mais préfère l'entraide et la gentillesse. Pour une fois...