Quand un ancien rugbyman du Racing club de France dans les années 80 reconverti journaliste dans le rugby sur Canal décide de faire un film, celui-ci ne peut parler que de...rugby. Bon, je caricature car Philippe Guillard est un des scénaristes de Fabien Onteniente et a travaillé sur...ahem...3 Zéros, People, Disco et Camping. Mais bon, là, il est seul aux manettes pour la première fois et comme le rugby c'est son sujet de prédilection, j'ai voulu me montrer indulgent en lui laissant une chance. J'ai bien fait. On a là du cinéma de terroir. On n'est pas dans le rugby aseptisé du Top 14. C'est du rugby à l'ancienne. On joue dans la boue, on se tape dessus pendant les matchs et puis après on se tape sur l'épaule, on boit un coup, on chante, on danse. Un cinéma d'hommes, rugueux, viril. Donc, il fallait des gueules de cinéma et avec Gérard Lanvin, Olivier Marchal et Vincent Moscato, il y a le choix. En plus, c'est tourné dans le Tarn, terre du rugby. Quand on voit le bêtisier de fin, on se rend compte que le tournage a été à l'image du film et du rugby. Simple, humain, chaleureux. Le Fils à Jo parle également des rapports difficiles entre un père et son fils, du douloureux travail de deuil, d'une amitié indéfectible entre Jo Canavaro et sa bande, des occasions manquées qui ne se rattraperont plus. C'est un film qui fait chaud au cœur comme une réconfortante bourrade dans le dos d'un ami sur qui on pourra toujours compter. Et tant pis si le message est asséné avec lourdeur. Ou si quelques situations comme la patronne irlandaise qui se met à faire subitement du sentiment sont difficilement crédibles. C'est franc, généreux, authentique. Et pis, c'est tout.