Vampires est un film rock and roll qui à mon sens est peut-être un de ceux qui résume le mieux le cinéma de Carpenter, même si ce n’est pas son meilleur métrage.
Le casting est évidemment emmené par un James Woods totalement décomplexé, qui s’amuse à dézinguer du vampire presque sans pitié ! Roublard à souhait, explosif, vulgaire, c’est le héros presque anti-héros viril et à qui on ne la fait pas. A ses côtés on retrouve le plus fade Daniel Baldwin, qui a cependant l’avantage de bénéficier d’un personnage consistant, évolutif, qui fait un contraste intéressant avec celui de Woods. Entre eux deux, Sheryl Lee, pleine de charme offre un personnage émouvant et attachant. L’antagoniste ici c’est Thomas Ian Griffith, acteur prometteur qui a plus ou moins bien tourné, et qui campe un méchant sans pitié lui pour le coup. Le jeu d’acteur de Griffith n’est pas très sollicité, mais le personnage a de l’allure.
Le scénario n’est pas outre mesure recherché, mais Vampires s’en fiche. C’est un film violent, excessif, qui amène néanmoins aussi de l’émotion et une certaine sensibilité, et même si l’intrigue reste linéaire et sans surprise outre mesure, le métrage bénéficie de l’indéniable savoir-faire de Carpenter qui booste l’ensemble et apporte les ingrédients d’un pur divertissement pas prise de tête. A noter que le final reste vraiment très bon, et que Vampires sous ses dehors bourrins et peu réfléchis est plus intelligent qu’il n’y parait.
Carpenter offre une réalisation très nerveuse, âpre, pleine de tension, ce qui colle réellement très bien à ce film qui au niveau de sa bande son, au niveau de ses décors, de ses effets sanglants (nombreux et pour certains franchement gores) est rêche et sans concession. Le film a un côté crépusculaire, jusqu’au-boutiste, et il est violent dans son atmosphère autant que dans ses scènes d’action. Sur la forme et au niveau musical le métrage peut donc être qualifié de réussite, avec toujours cette recherche constante de nervosité et d’efficacité coup de poing. Carpenter s’est fait une réputation dans ce style, et Vampires est surement le plus marquant du genre.
Au final Vampires n’a pas la puissance d’un The Thing, pas la même tension, pas la même perfection, mais ça reste une réalisation de très belle qualité qui fait honneur à la filmographie de Carpenter. 4.