« Excellent film ! Puissant et captivant, le film « La rumeur » plonge le spectateur dans un tourbillon de mensonges et de rumeurs, créant une tension palpable à chaque scène. Les émotions dégagées par les personnages sont saisissantes.
L’histoire suit Karen Wright et Martha Dobie, amies d’enfance, qui gèrent une école privée très select, exclusivement réservée aux filles. Après une banale altercation suite à une punition, Mary, une jeune élève mythomane, se met à répandre une terrible rumeur : Karen et Martha auraient des relations lesbiennes. Ce mensonge a des conséquences dévastatrices pour les deux femmes, les entraînant dans une spirale destructrice.
À l’époque, l’homosexualité était considérée comme contre nature, un tabou difficile à aborder, et perçue comme un péché.
On assiste à un explosif psychodrame entre la grand mère tellement outrée par la rumeur, la petite fille aux yeux pétillants à la moue boudeuse, qui cumule de mensonge en mensonge, l’enseignante Karen Wright jouée par la magistrale Audrey Hepbrun, émue et choqué par l’attitude ingrate de cette dernière chipie, et sa collègue indignée Martha Dobie, jouée par Shirley Maclaine.
Le personnage de Audrey Hepbrun est impressionnante par son caractère déterminé, elle avance avec la tête haute. Audrey Hepbrun crève l’écran par son caractère fort, sa grande sensibilité humaine et par son charme avec ses beaux yeux noirs et fins ! Éblouissante !
Le film « La rumeur » est tellement prenant, qu’il prend forme à un bon thriller, comme si l’homosexualite est un meurtre qu’il faut accuser ! Les échanges entre les personnages sont sombres et siderants. Les dialogues sont très bien construits et écrits. Au fil du film, on assiste impuissant la montée de la tension relationnelle. Le choix des costumes est excellent car ces costumes donnent un bon contraste noir et blanc, ce qui donne l’impression combien le film est tellement sombre ! Le réalisateur William Wyler a fait des cadres intelligents, superbement choisis, pour obliger à un spectateur à rester silencieux et à écouter sans pouvoir aider les deux femmes encadrantes.
Karen Balkin, dans le rôle de la petite fille capricieuse, est stupéfiante. Beaucoup de magnifiques plans sur son visage expressif ! Une véritable feu sur la poudre ! On est révolté par l’attitude des élèves qui ne savent pas prendre distance face à la rumeur.
La dernière scène est magistrale. Audrey Hepburn refuse le pardon, condamnant les parents riches et puritains à une culpabilité éternelle pour avoir cru une petite fille manipulatrice plutôt que les deux femmes respectables.
Le film « La rumeur » montre à quel point les ragots peuvent détruire des vies, provoquer des situations néfastes et pire nuire leurs réputations. C’est une leçon poignante sur le lien entre vérité et mensonge.