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    La Rumeur
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    69 critiques spectateurs

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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 182 abonnés 4 175 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 mars 2018
    Réalisateur multi-oscarisé (trois statuettes de meilleur réalisateur pour 12 nominations), William Wyler a vu dès l'arrêt de son activité en 1970, son aura diminuer. A la tête de grosses productions de la fin des années 1930 à l'avènement de Ben-Hur en 1959, symbole du péplum rutilant, il sera considéré en France par les jeunes turcs de la Nouvelle Vague comme un réalisateur sans âme tout juste bon à mettre ses qualités techniques au service des différents studios auxquels il louait chèrement ses services. Dans la continuité de ce jugement peu amène ont été emportés des films aussi personnels que "Rue sans issue" (1938), "La maison des otages" (1955), "La rumeur" (1961) ou L'obsédé" (1965). Seul "Vacances romaines" (1953) sans doute parce qu'il a été tourné dans la patrie de Rossellini et de Fellini aura été préservé. Quant aux grosses productions en question, nombre d'entre elles sont encore très visibles de nos jours ce qui n'est pas si fréquent. Un film comme "Les grands espaces" (1958), western crépusculaire très moderne dans l'approche psychologique des personnages notamment féminins, peut être considéré comme de très haute tenue. Enfin, les films que Wyler tourna avec Bette Davis (trois au total) tiennent eux aussi encore parfaitement malgré leur contexte assez chargé. On peut donc estimer que c'est un faux procès que l'on a fait à William Wyler comme plus étant le plus fier représentant d'un système des studios qu'il était un temps de bon ton de vilipender pour affirmer sa singularité et se faire une place au sein du petit monde de la critique. La preuve de la vocation artistique de Wyler fut de le voir s'atteler à "La rumeur" pour revenir sur l'adaptation ("Ils étaient trois") qu'il avait déjà faite de la pièce de Lillian Hellman ("The children's hour") en 1936 et dont il avait du édulcorer le propos pour contourner le code Hays alors en vigueur. Tiré d'un fait divers datant du XIXème siècle, la pièce traitait ouvertement de l'homosexualité féminine. John Michael Hayes qui a déjà adapté deux œuvres de Lillian Hellman pour Hitchcock ("Mais qui a tué Harry ?" et "Fenêtre sur cour") écrit le nouveau scénario qui s'il n'élude pas la question homosexuelle ne lui fait pas prendre le dessus sur les ravages causés par le phénomène de la rumeur. Ce parti pris qui a pu être vu comme une frilosité de la part de Wyler se comprend mieux aujourd'hui alors que l'orientation sexuelle des individus n'est plus synonyme de rejet dans les sociétés occidentales. Par contre la rumeur commet toujours autant de dégâts et elle a même pris une toute autre ampleur avec l'arrivée des réseaux sociaux. Le film vu à travers ce nouveau prisme revêt une tout autre acuité si l'on s'en réfère à son titre original "The children's hour" qui indique clairement la préoccupation d'Helmann comme de Wyler. La parole des enfants qui doit être bien sûr entendue ne doit pas pour autant être sacralisée selon le bon vieil adage qui prétend que "la vérité sort toujours de la bouche des enfants". Dans la petite bourgade huppée où Karen (Audrey Hepburn) et Martha (Shirley MacLaine) ont ouvert un pensionnat privé pour jeunes filles, c'est tout simplement une petite peste admirablement interprétée par la jeune Karen Balkin qui va ruiner leur carrière et leur vie. De façon sans doute un peu manichéenne mais néanmoins très réaliste, Wyler montre comment une conjonction de faits anodins peut mener au désastre quand elle sert de support au conformisme borné et à l'intolérance. Plutôt que de l'homosexualité, le film nous parle de manière plus générale du refus de la différence qui minent nos sociétés dites civilisées qui s'imaginent avoir besoin de l'uniformité pour survivre ou avancer. Filmé comme un suspense aux rebondissements judicieusement placés pour faire oublier le quasi huis clos de l'action, "La rumeur" doit beaucoup à ses acteurs, du couple vedette à James Garner en passant par Miriam Hopkins ou Fay Bainter. Mais la grande hardiesse de Wyler est sans aucun doute d'avoir réuni deux actrices ayant jusqu'alors évolué dans des comédies légères qui révèlent ici toute l'étendue de leur immense talent. Vieux de près de cinquante ans, le film de Wyler nous rappelle que quelque soit les époques, l'homme n'aime rien tant que dévorer ses semblables.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 13 mars 2018
    Un film absolument remarquable, qui met un peu de temps à démarrer, mais qui devient rapidement implacable et particulièrement prenant. Prenant place dans une école pour fille, le film s’articule autour d’une rumeur qui se propage, et qui va mettre à rude épreuve les protagonistes principaux. Bien filmé, superbement interprété, il aborde deux thèmes principaux (la « rumeur » et la « différence ») avec un tel brio que son traitement possède une résonnance universelle et indéniablement moderne. A découvrir sans hésitation !
    Acidus
    Acidus

    721 abonnés 3 709 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 janvier 2017
    Déjà en 1943, le français Henri-George Clouzot nous montrait, dans "le Corbeau", les ravages que pouvaient provoquer les rumeurs. On retrouve donc cette thématique et ses implications dans ce film de William Wyler. Cette fois, ce sont les rapports ambigües entre deux jeunes femmes en pleine Amérique puritaine qui sont mis en cause.
    A travers une magnifique mise en scène, William Wyler réussi à faire monter la pression et surtout ce sentiment d'injustice chez le spectateur qui connait dès le début la vérité. L'amour saphique y est traitée de manière subtile (la censure veille ! ) tout comme est subtile cette critique du puritanisme américain incarné par le personnage d'Amelia Tilford.
    D'une forte ampleur dramatique, on pourrait uniquement repproché au film une baisse de rythme et d'intensité durant sa dernière partie. Plus récemment et dans un genre similaire, je ne peux que conseiller "La chasse" de Thomas Vinterberg.
    Eselce
    Eselce

    1 395 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 janvier 2017
    Les jeunes actrices sont impressionnantes ! La rumeur lancée fait l'effet d'une bombe au sein de l'école. Un sujet parfaitement mené sur un malentendu avec une argumentation innocente et des sous-entendus mal compris. "La vérité sort de la bouche des enfants" mais tous les enfants sont-ils innocents ? N'inventent-ils pas de mignons petits mensonges pour éviter la punition ? Et ces mensonges ne sont-ils pas de plus en plus crédibles ? Un excellent scénario et plusieurs sujets qui donnent à réfléchir et rendent bien des gens paranoïaques encore aujourd'hui. A voir !
    Olivier Ferry
    Olivier Ferry

    4 abonnés 196 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 septembre 2016
    Le film à au moins une qualité, c'est d'aborder la question de l'homosexualité (même si c'est de manière détournée ) à une époque où cela était un tabou au cinéma et où comme on le voit bien dans le film, les homosexuels étaient marginalisés . (Cela n'empêche pas le film d'être autocensuré par sont propre réalisateur comme le rappelle Shirley MacLaine dans la rubrique "Secret de tournage" )
    En revanche je trouve les personnages très caricaturales, sans nuance. Hepburn et MacLaine pourtant excellentes actrices on tendance à surjouer et je pence que cela est peu être due à une mauvaise direction d'acteur de la part du réal, j'en veut pour preuve la scène de résolution final spoiler: (Quand Karen découvre Martha morte pendue )
    où Hepburn fait une démonstration magistral de l'actor Studio qui manque cruellement de finesse, avec un gros plan sur son visage qui duuure.
    De plus la petit fille par qui commence la rumeur est exagérément méchante et manipulatrice pour une fille de sont age.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 30 juillet 2016
    Excellent film abordant les conséquences négatives des rumeurs et les conséquences d'une homosexualité cachée.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    592 abonnés 2 530 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 septembre 2015
    Démonstratif et empesé disent certains critiques, certes c'est difficile de ne pas le reconnaitre et alors ? Quel formidable suspense et quelle leçon de vie pour celles et ceux qui voient dans le cinéma la meilleure façon de comprendre les rapports humains. Quel scénario intelligent, trop même car il se disperse sur de nombreuses pistes psychologiques ! Tout peut se révéler vrai mais pas tout en même temps. Quel bonheur de voir évoluer tous ces acteurs avec des enfants particulièrement bien dirigés même si Mary Tilford et sa grand-mère en font trop, cela fait partie intégrante du spectacle, je ne changerai rien de leur jeu. C'est un film difficile car les interprétations sont différentes d'un spectateur à l'autre. Pour ma part, je trouve Karen monstrueuse : égoïste, manquant de clairvoyance, stupide parfois envers son fiancé qui représente une sorte de perfection masculine (''La rumeur'' est terriblement misogyne) et au final masochiste avec son regard soulagé tourné vers l'avenir. Ce n'est pas la seule fois au cinéma que l'on montre le coté diabolique de l'enfance, mais ici c'est particulièrement traumatisant, Karen en plus n'étant pas sortie de la sienne. Coté acteur, c'est un plaisir de retrouver Myriam Hopkins la vedette de Lubitsch même dans un rôle à la Gloria Swanson de ''Sunset Boulevard'' et de comparer le talent de MacLaine à celui de Hepburn, actrice pourtant plus reconnue. Wyler possède une grande personnalité, il en marque tous ses films qui forment une œuvre d'auteur.
    Bruno François-Boucher
    Bruno François-Boucher

    109 abonnés 162 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 mars 2015
    Un film que j'ai voulu voir durant des années, enfin découvert il y a peu. Gloire à Wyler pour cette ode à la différence, mis en scène de main de maître et brillamment interprété. Bien sûr il faut le remettre dans le contexte de l'époque. Mais je crois que ce qui renforce le film, soutenant le personnage de Shirley MacLaine, est celui campé par d'Audrey Hepburn. Karen va jusqu'au bout de sa détermination à combattre toute forme de soumission à l'ordre moral, aux codes en vigueur d'une société conservatrice qui détruit et annihile l'individu. Elle puisera dans la force de son amie, à travers le sacrifice de celle-ci, pour trouver sa propre voie en tant que femme, en tant qu'être humain. En deux travellings sublimes, celui accompagnant Martha au début, et le même, haché, entrecoupé, sur Karen à la fin lorsqu'elle court pour secourir son amie, Wyler crée un parallèle déchiré entre ces deux êtres unis par une amitié indéfectible et qui pourtant ne pourront jamais totalement se rejoindre. Du grand art. On n'est pas prêt d'oublier non plus le regard perdu de James Garner dans le cimetière à la fin, emprisonné dans sa propre condition et qui suit la magistrale sortie d'Audrey Hepburn avançant tête haute parmi les silhouettes fantomatiques venues rendre un dernier hommage à Karen. Miriam Hopkins qui joue le rôle de la tante est également remarquable.
    bellini 2
    bellini 2

    6 abonnés 82 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 janvier 2015
    L'innocence de l'enfance, quelle blague! Les enfants sont menteurs, cruels, voleurs...Seule l'éducation les élèvent. Mais quand ils refusent de s'élever c'est le drame, et ce sont les deux merveilleuses professeurs qui sont les victimes. Les deux actrices sont parfaites et il y a quelqu'un derrière la caméra, qui sait ce qu'est et ce que signifie une contre plongée.
    Mathias Le Quiliec
    Mathias Le Quiliec

    60 abonnés 378 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 février 2018
    Génial de bout en bout, les acteurs aussi bien les adultes que les enfants (Mary en particulier) approchent la perfection. Le sujet quoique tabou pour l'époque est abordé sans concession, la caméra et l'éclairage de Wiler permettant un véritable apport esthétique et une réelle ambiance dramatique s'y installe crescendo. Mary l'enfant terrible brille par son jeux et son aplomb volant quasiment la vedettes à MacLaine et Hepburn. Le spectateur est saisi par une ambiance réaliste rendu aussi possible par de nombreux personnages secondaire de qualité ! Shirley MacLaine semble tenir le film de bout en bout mais le talent d'Audrey Hepburn explose vraiment dans la seconde partie du film au moment où la rumeur fait rage. Un très bon film qui devient excellent une fois remis dans le contexte social de son époque et des moyens cinématographiques à disposition. Peut être mon préféré de William Wyler
    Benjamin A
    Benjamin A

    712 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 avril 2014
    William Wyler adapte une deuxième fois la pièce "The Children's Houre" de Lillian Hellman après "Ils étaient trois" en 1936, mettant en scène deux amis s'occupant d'un pensionnat qui vont peu à peu être touché et de manière plus en plus forte par une rumeur d'homosexualité lancée par une des gamines du pensionnat. Wyler s'attaque à des sujets important et tabou, notamment à l'époque de la sortie du film, il dresse un fort constat social autour de la population Américaine, pris de panique dès que la rumeur d'une "relation anormale" se propage et prêt à enlever leurs enfants de l'école. Il montre à quel point l'homosexualité était encore un sujet difficile et tabou. Mais aussi sur les rumeurs, leurs propagations et les effets qui peuvent être désastreux parmi cette population. Intelligemment, il laisse planer le doute de bout en bout, notamment au profit de l'une des deux amis. Il évite de tomber dans la niaiserie ou la caricature avec ce sujet assez difficile. Il rend important et surtout intense les enjeux dramatique du récit. William Wyler arrive bien à rendre certains personnages très antipathique et notamment la gamine qui va les accuser qui en devient par moment très irritante, ce qui ne renforce que l'attachement envers les deux protagonistes ainsi que le sentiment d'injustices vis à vis d'elle. La réalisation de Wyler est impeccable et efficace, faisant preuve d'une belle et sobre maitrise technique ainsi qu'un judicieux montage. Les interprétations sont excellentes, que ce soit les plus jeunes ou plus vieux acteurs, mais surtout Shirley MacLaine et Audrey Hepburn qui donnent une vraie profondeur, intensité et crédibilité à leurs personnages. Wyler nous livre un film intelligent et touchant, décrivant la réalité sociale de l'époque ainsi que les effets dévastateurs que peuvent avoir une rumeur, bien réalité et interprété et finalement on se dit que la vérité ne sort pas toujours de la bouche des enfants...
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 16 octobre 2013
    Objectivement, The children's Hour, c'est l'histoire de 2 amies qui ont ouvert une école pour filles ensemble. On est dans le cadre des années 60, mœurs sociales strictes etc... je vous passe le contxte historique.

    Un jour, une gamine un peu capricieuse répend la pire des rumeurs : Les directrices sont lesbiennes. On est dans les années 60. On supporte à peine la présence des noirs au même titre et statut que les blancs et je vous rappelle que l'homosexualité est encore un sujet de controverse de nos jours alors imaginez 50 ans en arrière.

    Globalement, le film est prenant. La prestation d'Audrey Hepburn est bien sûr et sans hésiter magnifique. Comment peut on prétendre avoir de la grâce quand une créature pareille a existé !
    J'ai beaucoup apprécié le film pour ma part, je n'arriverais pas à expliquer pourquoi exactement mais ça a capté mon attention du début à la fin.

    Je vous recommande le film, c'est à nouveau du grand Audrey Hepburn.
    petertheblack
    petertheblack

    1 abonné 7 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 décembre 2012
    Une prestation incroyable de tous les acteurs. Une histoire bien menée. Wyler sait ce qu'il fait. Le message est fort. Hepburn est sidérante, magnifique, géniale. Un excellent film qui est une critique forte autant qu'un divertissement delicieux.
    lilybelle91
    lilybelle91

    63 abonnés 914 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 31 août 2012
    Captivant, et d'une intensité dramatique bouleversant...un grand film sur la tolérance, magistralement interprété par Audrey Hepburn et Shirley Mc Laine !
    halou
    halou

    118 abonnés 1 532 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 novembre 2013
    Excellent Wyler qui aborde le sujet délicat à l'époque de l'homosexualité en démontrant l'effet dévastatrice d'une rumeur relayée à tort. Des actrices rayonnantes de crédibilité, une mise en scène soignée et un sujet toujours d'actualité.
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