Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu ce one man show façon film. Je dis ça car Eddie Murphy endosse tous les personnages de la famille Foldingue ou presque, pour le gamin sa prestation d’acteur n’aurait pas suffit. Le principal intérêt ici c’est qu’au-delà de la simple comédie cela amène au sujet de la place laissée aux obèses dans notre société. En effet, entre l’espace dans les restos, les chaises, la malbouffe, les voitures, les sujets de plaisanteries, le grignotage et autres sucreries tout autour, on est bien plongé dans le quotidien de la « petite paupiette ».
C’est là qu’on voit le travail d’écriture de Jerry Lewis, une ponte du comique US. Il peut amener des rires là où on ne l’imaginait pas, mais il arrive à greffer dessus une réflexion sur la confiance en soi, et montre qu’elle est très importante pour lutter contre ce que l’on voit presque comme une drogue maintenant : l’obésité. Par contre, je suis plus circonspect sur le côté Jekyll et Hyde, plus exploité au dernier tiers du film, soit la moins bonne partie. Si la transposition d’Eddie Murphy et le morphing sont bien faits, le combat des 2 facettes, leur réussite individuelle, leur monde, font trop clichés et la dichotomie va trop loin (Buddy est trop hystérique parfois). Cependant, c’est bien maigre par rapport aux rires apportés (même s’il y a un peu trop d’humour scato).
Si l’histoire est bonne elle repose trop sur les thèmes du mensonge et de la non acceptation de soi, du déjà vu en somme, avec la trame très classique et prévisible du
happy end bien ricain et assez irréaliste
on tomberait presque dans du pathétique. Heureusement cela va un peu plus loin sans rajouter de couplet moralisateur ou une fin lourde. C’est la seule chose qui passe à la fin : l’humilité bien joué de Klump. Je dis ça car après la 2ème apparition de Buddy Love on décroche, ça va trop loin et c’est ridicule. De même que les FX, bons jusque là bien que datés, tournent au toonesque à la fin, Klump ressemblant plus à un méchant de Roger Rabbit. Dommage car le maquillage et les costumes étaient très bons et suffisaient à faire passer les messages. Ensuite on peut noter que la mise en scène est claire, qu’il y a peu de longueurs, que le rythme tient un bon rythme entre avancée du récit et blagues, elles mêmes bien servies par de bons dialogues qui alternent entre émotions et humour, rien à signaler sur la musique et les décors mais sur le jeu du principal oui : il est particulièrement mauvais, trop gamin.
Mais au final si on veut voir un bon film en famille, tolérant et avec un message, qui pourrait faire réfléchir autant qu’amuser, le Professeur Foldingue est ce qu’il faut, ses suites par contre beaucoup moins (pléonasme ?).