Considéré comme l'une de leur plus grandes réussites, "Fargo" n'a pourtant rien d'exceptionnel et demeure aujourd'hui un film culte bien trop surestimé à mon goût. Dans l'hiver rugueux du Nord des Etats-Unis, Jerry Lundegaard, un vendeur de voiture pommé, établit un plan pour se faire de l'argent au détriment de son beau-père, un riche industriel et par la même occasion son supérieur. Que dire de cette réalisation des frères Cohen dont tout le monde vante les mérites ? Et bien, il faut dire que le film est à lui seul une énorme blague, puisqu'il prétend s'inspirer d'une histoire vraie au début, chose qui est complètement contredite dans le générique de fin, à savoir pourquoi, ils cherchent à emboucaner le spectateur. L'intrigue n'a absolument rien d'extraordinaire, et se résume à un kidnapping rocambolesque dont les rebondissements restent très prévisibles, certaines séquences sont totalement grotesques et n'apportent rien au développement de l'histoire. Après, il faut reconnaître que le long-métrage a de la gueule, avec une retranscription d'ambiance comme eux seuls savent le faire : une mise en scène soignée et travaillée accompagnée d'une photographie terne de Roger Deakins fort prenante, des décors enneigés renforçant cette atmosphère de trouble, des musiques à la fois discrètes et prenantes et bien sûr un humour noir décalé donnant le sourire par moment. On peut également saluer la performance des acteurs, que ce soit William H. Macy, fort sympathique en commercial pommé, Steve Buscemi en crapule aux humeurs changeantes ou encore Peter Stormare, qui n'a pas l'électricité à tous les étages ! Bien que j'apprécie leur style particulier, ici, la mayonnaise ne prend pas, il manque un petit quelque chose pour vraiment adhérer à cet univers décalé. Ainsi "Fargo" est un film particulier, tantôt lourd, tantôt drôle, tantôt cynique, qui par son aspect caricatural un peu trop poussé ne parvient pas à emballer totalement.