Un très bon film Indé US. Le scénario laissait à craindre, avec le risque d’un manifeste libéral, Bobo et bêtisant, sur les « gentils mariés gays » . Mais au final le film joue de beaucoup de subtilité, pose des questions complexes, sans nécessairement apporter des réponses trop faciles, tout cela sur un rythme solide sans temps mort. L’histoire de ce couple de lesbiennes, solide, bien installé dans la vie, en Californie, avec deux enfants de 15 et 18 ans est plausible. Les enfants veulent savoir qui était leur père, le donneur anonyme, et font une recherche sans en parler à leurs deux mères. Le père retrouvé est un épicurien, bon vivant, mais qui vit comme un adolescent, sans engagement, sans compromis, moins intello que le couple lesbien, moins « upper class ». Il apporte une certaine nonchalance à cette famille, un certain hédonisme, mais son manque d’épine dorsale, de structure vont très vite mettre en danger la famille. Le personnage d’ Annette Benning , la femme mâle du couple sent le danger . Et d’ailleurs Julianne Moore succombera au charme de Ruffalo , dans une scène hétéro torride très relevée , très amusante. Il n’y aura pas d'harmonie au final, on ne pourra pas avoir une grande famille recomposée. Le film n’est pas didactique, il ose aborder des thèmes a contre-courant. Ce n’est pas un « feel good movie » les êtres vont garder leurs blessures, profondes. Toutes ces nouvelles familles engendrent des problèmes nouveaux. II n’y aura donc pas de solutions toutes faites. Le film est tendre et dégage de l’empathie. Et le duo d’actrice Benning et Moore est formidable, touchant de sincérité, elles sont comme un couple normal, usé, avec la lassitude de 20 ans de vie commune, à la recherche de sensation nouvelles, elles se regardent leur petit film porno le samedi soir ( gay masculin ?!, et on nous apprendra pourquoi.). Très banal en quelque sorte.