Zabou Breitman revient sur ses choix musicaux: "Je voulais surtout des voix de femmes, sur des musiques pop-rock. (...) Il y a beaucoup de paroles dans le film, beaucoup de voix in ou off et quelquefois il faut couper la voix pour donner un peu d’air."
S'il n'est pas ouvertement militant, No et moi assume son sujet et aborde avec précision une réalité. Ainsi, le centre Apaso qui accueille de jeunes femmes SDF est évoqué au cours du film.
Les décors du film ont fait l'objet d'une réflexion très approfondie pour ce film. Ainsi, il a été choisi de tourner dans un vrai appartement plutôt que dans un décor. "En tournant dans un vrai appartement, tout est plus compliqué qu’en studio, mais on profite de choses auxquelles on n’aurait pas pensé, par exemple les plafonds. Ils sont là, ils sont bas, ça compte : ça remet les humains à une certaine échelle. L’appartement ressemble aussi à celui de mon enfance : j’ai tenu par exemple à ce que la cuisine soit jaune, comme celle de mon enfance", explique Zabou Breitman.
Zabou Breitman revient sur les différences entre son film et le roman: "Plus généralement, le temps de l’adaptation est celui de la compression et du choix : que va-t-on laisser de côté ? Je ne croyais pas, par exemple, à la relation préalable entre Lucas et Lou, telle qu’elle était racontée dans le livre: les clans, entre adolescents, sont très rigides… Lucas ne regarde Lou que parce qu’il y a No, c’est leur trio qui m’intéressait, et le regard que chacun porte sur les deux autres: on ne sait pas vraiment qui aime qui."
Zabou Breitman: "Je vois Nina, j’ai l’impression de la connaître, sans savoir d’où. Elle joue la scène où Lou est en colère contre ses parents, parce que No est partie et je vois cette petite fille très sage lâcher les chiens ! Il n’y avait pas de comparaison avec les autres candidates. C’est alors que je m’aperçois que j’ai été sa mère dans Le Premier jour du reste de ta vie."
Zabou Breitman, réalisatrice de No et moi: "J’avais toujours voulu raconter quelque chose autour de l’adolescence, et je trouvais très juste l’histoire de cette ado surdouée, avec les lacunes affectives souvent violentes qui peuvent accompagner les enfants précoces, qui veut sauver le monde, comme tous les ados, et en même temps son propre monde."
Plusieurs films ont été des sources d'inspiration pour la réalisatrice. Parmi eux, on peut citer L' Effrontée avec Charlotte Gainsbourg et Urgences de Raymond Depardon.
Les figurants du films sont interprétés par des comédiens amateurs. Ainsi les SDF sont joués par de vrais sans-abris, les ados par de vrais lycéens...
Durant la préparation, Zabou Breitman a hésité à engager une fille directement issue de la rue. Elle a renoncé et c'est finalement Julie-Marie Parmentier qui a décroché le rôle. "Un jour, en la regardant, j’ai pensé : « Et Julie-Marie Parmentier ? » Elle est plus âgée que le rôle, mais elle est si frêle, si juvénile. Au casting, les filles passaient sur un monologue extrait d’Urgences, de Depardon. Il y a eu un tel contraste entre le moment où Julie-Marie s’est présentée et celui où elle a joué, la métamorphose a été si frappante, que j’ai eu un coup de coeur immédiat", raconte-t-elle.
Antonin Chalon, qui joue le rôle de Lucas, est le fils de Zabou Breitman. Il avait déjà été dirigé par sa mère dans Je l'aimais où il incarnait le fils de Daniel Auteuil.
Ce sont les producteurs du film, Frédéric Brillion et Gilles Legrand, qui sont venus proposer à Zabou Breitman l'adaptation du roman de Delphine de Vigan. Réticente, celle-ci s'est laissée convaincre après la lecture du livre.
No et moi est le quatrième film réalisé par Zabou Breitman.