Jamie est beau, intelligent, drôle, mais n’a jamais su se fixer aussi bien professionnellement qu’affectivement. Maggie est belle, intelligente, drôle, mais atteinte de la maladie de Parkinson. Ils sont faits l’un pour l’autre. Mais Maggie est malade, et c’est très triste, parce que Jamie n’a pas de cœur et ne voudra certainement pas s’engager dans une telle histoire, et la laissera tomber comme une vieille chaussette. A moins que..
Le film avance masqué, mais c’est pour mieux se prendre les pieds dans le tapis par la suite. Cette comédie veut à tout prix se faire passer pour un petit film indépendant sympa : acteurs jeunes, scènes hot plus dévêtues que la morale américaine ne l’accepte, photomontage dans un petit appart bohème et, cerise sur gâteau, dénonciation d’un grave problème : le lobbying des industries pharmaceutiques et leur avidité croissante. Présenté comme ça, ça peut donner une petite merveille comme In the air quand le parti pris est assumé jusqu’au bout. Mais nous sommes bien à Hollywood et le film va se saborder tout seul en collant à un schéma cousu de fil blanc.
Pour résumer, ça donne ça : je te drague, tu me résistes pour la forme, je te prends comme un sauvage sur ta table à manger, on est pas un couple, on fait que baiser, mais j’ai quand même des sentiments, donc je te quitte mais je reviens parce que tu m’as amené des fleurs, et on devient un couple, mais je suis trop malade et tu vas gâcher ta vie, mais non je t’aime quand même, et allez je te re-quitte par la porte, mais je reviens par le fenêtre , etc…
Soit une série ininterrompue d’allers-retours affectifs injustifiés quand ils ne sont pas franchement expédiés, et sur lesquels on a en permanence un quart d’heure d’avance, si on a vu une seule comédie romantique ces dix dernières années. Et ça, c’est encore la partie la plus intéressante, parce que quand le film prend le virage du mélo médical lourdingue dans la dernière demi-heure, tout cela sombre dans un interminable ragout de morale facile autour de la maladie et de l’amour. Autre problème, des seconds rôles de comédie totalement ratés, en particulier celui du frère geek et obèse. J’ai rarement vu un personnage aussi mal écrit, lourdement interprété et aussi horripilant à l’écran. Quand à la charge contre Pfizer, c’est probablement ce qu’il y a de moins raté même si la fraicheur du scoop laisse à désirer. Les gros labos pharmaceutiques courent plus après le pognon qu’après la santé publique, pas de quoi réveiller Julian Assange.
Alors qu’est ce qui reste ? Deux mots : Anne Hathaway. Rayonnante, drôle, sexy, touchante, elle réussit l’incroyable performance de rendre le film franchement regardable dans sa première partie. Mais ça ne suffit pas..Et quand on voit le pauvre Jack Gylenhall en train de faire ses cartons à 5 minutes de la fin du film, on se dit qu’ils ne vont quand même pas oser nous faire le coup de la vidéo souvenir qu’on retrouve sous le tapis…Et bien devinez quoi ? Ils ont osé...
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