Consternant, voilà le mot qui nous vient à la fin de cette projection longue, pompeuse, scandaleuse.
Patrice Leconte représente à lui seul ce qu'il dénonce dans son, mais alors tout petit, "Traité sur la Tolérance", pour ne pas parler de celui dont on cite sans cesse le nom sans jamais savoir ni connaître la personne ; car l'on atteint bel et bien ici le nombrilisme, cette présomption qui consiste à cracher sur ce que l'on ignore ; et Ridicule devient l'arroseur arrosé quand il dénonce l'arrogance alors qu'il se montre lui même arrogant ; blâme ceux qui ne semblent à priori rien savoir pour corriger leur dire par des sottises. Certes, la noblesse est une comédie, et de grands auteurs comme Marivaux, Montesquieu ou justement Voltaire, pour ne citer que quelques grandes figures, l'ont démontré magistralement ; car la bêtise n'est pas aussi simple et facile à montrer. Ni historique, ni objectif, sans toutefois parler de gageure, ce Musée Grévin, doté de la vulgarité de son modèle, est navrant lorsque l'on sait que des professeurs montrent une telle oeuvre à leurs élèves. La question n'est pas de sublimer l'aristocratie, au contraire, mais de la comprendre pour mieux la cerner, et, si on le souhaite, la démanteler ; mais il faut de l'intelligence et de la subtilité, tel le Paysan Parvenu ou les Liaisons Dangereuses, pour arriver à un tel degré. Au lieu de comprendre, on stéréotype ; mieux vaut se taire, alors. Mais non content de nous prendre pour des ignorants en nous montrant ce que l'on est censé, à priori, ignorer, comme l'oisiveté, la futilité ou encore la perversité de la noblesse, le réalisateur moralise son propos en nous démontrant, car il le croit, que la simplicité d'âme est la meilleur des vertus, avec un allusion tellement énorme à "Il faut cultiver notre jardin", que l'on a vraiment l'impression de nous prendre pour des abrutis. Est-ce vraiment cela, Voltaire ? Certainement pas. On sort détruit d'une telle imbécillité qui pulvérise la Littérature pour en faire une caricature mauvaise, scolaire, bête et ridicule. Une honte à l'Histoire, à la philosophie, à l'Art et à la Liberté.