Dans la Hongrie occupée par les nazis, Rezso Kasztner, un homme d'origine juive, osa négocier face à face avec l’architecte de la solution finale, Adolf Eichmann. Alors que la machine de mort nazie tournait à plein régime – 12000 personnes mouraient chaque jour à Auschwitz -, Kasztner réussit à négocier le sauvetage, par train, de 1684 Juifs de Budapest et marchanda pour tenter d’en sauver des dizaines de milliers d’autres. Pourtant, on l’accusa d’avoir provoqué la mort de centaines de milliers de Juifs en ne révélant pas certaines informations cruciales à propos des camps de la mort d’Auschwitz.
A l'instar d'Oskar Schindler, Rezso Kasztner a eu l'audace de négocier avec les Allemands la libération de dizaines de milliers de Juifs prisonniers en échange de compensations financières. Un acte que n'a pas pardonné une grande partie du peuple juif. En effet, en Israël, son pays adoptif, on le traita de collaborateur au cours d’un procès en diffamation qui déchira la nation entière. En 1957, il fut assassiné devant chez lui à Tel Aviv par un Juif d’extrême droite. Un an plus tard, il fut pourtant blanchi lors du procès en appel, mais cela ne changea rien : son destin était scellé, et sa fille Zuszsi grandit isolée et méprisée du fait des crimes supposés de son père.
8, comme le nombre d'années qu'il a fallu à la cinéaste Gaylen Ross pour boucler son documentaire consacré à Rezso Kasztner.
La première fois que Gaylen Ross entendit parler de Rezso Kasztner fut lorsqu'elle mit la main sur un livre poussiéreux au fin fond d’une bibliothèque, il y a plus de 20 ans. La cinéaste lut, au détour de quelques pages, comment des Juifs avaient été mis "à vendre" par les nazis lors la Seconde Guerre mondiale, et rachetés par cet homme d'origine juive, héros pour certains, traitre pour d'autres.
Avant de réaliser Le Juif qui négocia avec les nazis, Gaylen Ross avait déjà abordé un sujet brûlant en 1997 en signant le scénario du documentaire L' Or nazi de la Suisse, lequel traite de l’argent reçu des nazis par les banques suisses pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le film a été présenté dans plusieurs festivals, comme ceux d’Haifa (Israël), de Toronto, et du Film Juif de Berlin.