Quand on l'interroge sur les liens qui unissent son premier film, Hermanas, et Le Dernier été de la Boyita, la réalisatrice Julia Solomonoff répond que ce dernier est un film beaucoup plus intime, plus dans le style d’une première œuvre. "Nous l’avons filmé en HD pour avoir plus de proximité et d’instantanéité avec les enfants. L’équipe technique était extrêmement réduite ; le budget représentait quasiment la moitié de celui d’Hermanas. Pour mes deux films, mon point de vue de réalisatrice a été de trouver un angle de narration qui ne tombe pas dans l’évidence. Ces deux films sont intimistes par leur ton. Le thème doit apparaître plus nuancé, afin d’amener une subjectivité."
L'idée du film Le Dernier été de la Boyita remonte dans les lointains souvenirs de la réalisatrice Julia Solomonoff. Enfant, elle avait surpris une conversation entre ses parents qui l’avait inquiétée : sa mère – gynécologue – parlait à son père – psychiatre – d’un adolescent de la campagne qui avait ses menstruations. Un garçon qui, progressivement, se transformait en fille. C’est ce qu'elle se rappelle avoir entendu à l’âge de 11 ans. Après avoir traversé elle-même la puberté, cette histoire l’a autant marquée et avec le temps et quelques recherches, elle en écrit le premier scénario en 2003.
Pour le personnage de Tuto, Julia Solomonoff avait déjà repéré son futur acteur dans un reportage de Sebastián Ingrassia consacré à une communauté allemande installée à Entre Rios en 2003. Pour la jeune actrice qui serait Jorgelina, l'équipe du film Le Dernier été de la Boyita a fait passé les essais à plus de 600 enfants à Rosario et à Buenos Aires avant de trouver Guadalupe Alonso.
Sur le tournage, l'actrice uruguayenne Mirella Pascual tenait tellement bien le rôle de la mère du garçon interprété par Nicolas Treise que beaucoup ont cru (à tort) qu'elle était également la mère de l'acteur.
Le Dernier été de la Boyita est un véritable film globe-trotter. Parti de l'Europe avec sa présentation dans les festivals de Thessalonique en Grèce et San Sebastian en Espagne, le film de Julia Solomonoff remporte le prix SIGNIS au festival de la Havane (Cuba) et ceux de la meilleure actrice dans un second rôle, meilleur photographie et le prix spécial du jury au festival de Carthagène (Colombie). Mais c'est surtout dans son pays d'origine, l'Argentine, que le film fait un carton. Au BAFICI, il rafle le prix du meilleur film national, des révélations masculine et féminine et celui de la meilleure actrice dans un second rôle.
Après une saison 2009 riche en prix, le film de Julia Solomonoff continue de parcourir le monde en 2010 en commençant par la France. Le Dernier été de la Boyita est présenté à Villeurbanne, au Festival Cinémarges de Bordeaux, au Désir… Désirs de Tours, au Festival de Films de Femmes de Créteil et au FIFGLG Vues d’en face de Grenoble où il remporte le Prix du public. Il fait aussi partie de la sélection "écrans juniors" au 63e Festival de Cannes. A travers l'Europe, le long métrage argentin passe par le Black Movie film festival suisse, remporte le Prix spécial du jury au Festival de Sofia en Bulgarie et celui de la meilleure réalisatrice à celui de Malaga en Espagne. Après une escale à Miami qui lui vaut le Prix du meilleur scénario, Le Dernier été de la Boyita revient en France pour le Festival Paris Cinéma.