dès le titre, le ton est donné : traduit trivialement par "poupée gonflable" (AIR DOLL), "qi kong ren xing" signifie aussi, plus philosophiquement : le souffle (qi) du rien (kong) est la nature (xing) de l'être parlant/la personne humaine (ren)...
ensuite, la musique de World's End Girlfriend transcende l'émotion de chaque plan... ainsi :
jamais un film n’avait traité des liens entre vide et vie avec autant d’originalité, de pertinence et de perfection formelle.
l’air comme vide soufflé, respiration, animation des corps, plastiques, jetables, déchets fous de reflets fous.
solitudes citadines. éternité ou destin. ou alors, peut-être, la sortie vers le beau, lorsque le “I’m off” rencontre le “beautiful”… mystérieux et improbable.
“la vie, il faut la croire sur parole” : cette phrase incroyable de Sony Labou Tansi pourrait, aussi, résumer le film, tant là où ça parle, ça inspire et ça aspire, ça opacifie la peau…
c’est contemplatif mais c’est frissonant, ça hypnotise mais ça fait sursauter, ça pointe du détail mais ça explore l’invisible, c’est plein de plans liants et riants, découvrant l’espace au gré des rencontres, des accidents, des jeux…
les secrets de l’enfance, de la naissance, du mourir, du sourire, du soupir, de la puissance, et puis…
du toucher
qui irradie
qui sort
de la torpeur
c’est définitivement oxygénant, vivifiant, ténu pourtant.
c’est enfin, une mise en abyme du cinéma, de sa lumière, de son mouvement, de ses désirs, de ses tourments.
c’est profondément nippon : un bris de semblants.