Johnny Marco est une star de cinéma blasé qui s'ennuie et que rien n'intéresse. Il enchaîne les conquêtes féminines sans lendemain. L'arrivée de sa fille devrait néanmoins lui montrer qu'il y a certaines choses importantes à ne pas laisser passer... Après l'heureuse parenthèse Marie-Antoinette, Sofia Coppola devait s'atteler à un film de vampires mais Twilight étant passé par là entretemps, elle écrivit Somewhere. Et que dire sinon que Quentin Tarantino doit être interdit de présidence de jury de festival à vie !? Après une Palme d'or contestée et contestable à Cannes en 2004 pour Fahrenheit 9/11, voici le Lion d'or incompréhensible de la Mostra 2010. A moins que la sélection ne fut une purge monumentale car ici, nous sommes dans l'indigence la plus totale. Dès le premier plan où Johnny Marco tourne en rond dans sa voiture (que c'est long) avant de s'arrêter, le regard perdu, l'envie de fuir la salle se fait sentir. A la fin, en réponse à ce plan d'intro, Johnny Marco reprend la voiture mais sa vie à un but : il roule sur une ligne droite (notez le symbolisme qui pèse trois tonnes). Et entre deux : rien. Car en fait, même la relation entre Johnny et sa fille est anecdotique, le vrai sujet étant un homme qui s'ennuie. Or, chère Sofia Coppola, sachez une chose : ennuyez le spectateur ne lui fait pas ressentir l'ennui du personnage mais lui donne envie de quitter la salle. Mais surtout, tout est long et gonflé artificiellement pour que le film ait une durée dépassant les deux heures. Ainsi, Johnny Marco se paye un double strip-tease, c'est fini et il s'ennuie (pour changer). Que fait-il ? Il s'en paye un deuxième... et l'on a le droit à la même scène une deuxième fois !!! Tous les plans sont trop longs, les raccords sont laborieux, il n'y a ni histoire, ni récit, ni enjeu dramatique, ni imagination, ni inspiration, ni originalité, pas d'idées... Stephen Dorff, acteur en temps normal génial et qui n'a pas la carrière qu'il mérite, est ici totalement transparent. Seule Elle Fanning (petite sœur de Dakota) met un peu de lumière et donne un semblant d'intérêt le temps de certaines scènes absolument formidables de tendresse. Il est juste dommage que ça ne dure que vingt minutes en tout et pour tout. Osons le dire : Somewhere est un navet et Sofia Coppola une imposture ou en tout cas une cinéaste qui n'est pas faite pour ce genre de films. Marie-Antoinette l'a montré : elle doit s'amuser, jouer avec les plans, composer chaque image et en faire un festival. Elle serait parfaite à la tête d'un blockbuster car elle pourrait laisser aller sa créativité. Sofia Coppola à la tête de Transformers 4 ou The Amazing Spider-Man 2. Allez, chiche Sofia ?