Le réalisateur Gael Mocaer a rencontré le gérant de la salle, Ramunxto Garbisu en 1994 alors qu'il était étudiant en BTS audiovisuel à Bayonne. C'est lorsqu'il a commencé se pencher autour d'un documentaire se concentrant sur les coulisses d'un cinéma indépendant qu'il a repris contact avec lui : "Tout le projet tournait autour de cette question : Que se passe-t-il au moment où les portes de la salle se referment. Que font les personnes qui ont accueilli les spectateurs ? Quelles sont leurs taches ? Leurs préoccupations, leurs doutes, leurs certitudes, Comment vit cette petite société ? Le film n'apporte pas forcément de réponse à ces questions, je pense qu'il le renvoie à bien d'autres, sur lesquelles, j'ai eu envie de me pencher avec la même générosité que cette salle, et avec un peu de tension aussi quand on parle de diversité culturelle, d'engagements, de la place que chacun d'entre nous accorde à la culture, à la différence."
Toujours dans l'esprit du documentaire, le réalisateur évoque le problème du popcorn au cinéma : "Il y a quelque chose que je n'ai jamais compris, c'est l'attirance pour le popcorn ou les glaces pendant les séances... Moi, par exemple, je n'entends plus rien quand je mâchonne du popcorn, ou même rien ne me semble plus désagréable que d'entendre " scrontch scrontch " depuis le fauteuil voisin, j'envisage dans ces moments là les pires sévices. Ce qui m'amène à penser que le popcorn ne peut pas avoir un rapport logique avec le cinéma..."
"Et je ne vous parle pas du fait d'arriver en retard à une séance, de trouver sa place dans l'obscurité et de se rendre compte à la fin du film que vous êtes assis sur un matelas de popcorn caramélisés, qui donne à votre postérieur un air de drapeau américain, avec sa cinquantaine d'étoiles un peu trop grasses. Les glaces, c'est une problématique différente mais importante tout de même : que fait-on du papier collant ? Pas de poubelle, alors, c'est sous le fauteuil, sur la moquette ou sur le chapeau de la dame de devant...Bref, à quoi ça sert de faire la vente de ces trucs là ? Et bien ça rapporte un maximum. Un seau de Popcorn que vous payez 3 euros coûte 30 centimes, soit une marge de 900 %. Alors le cinéma serait-il en train de devenir un produit d'appel pour le Popcorn et les autres produits dérivés du merchandising ?"
No Pop Corn On The Floor est le premier long-métrage réalisé par Gael Mocaer. Il s'était auparavant spécialisé dans le documentaire ethnographique en réalisant notamment Madagascar, sept mois de chaos (2002) et Une ombre entre deux roues (2002).
Pour suivre la programmation de l'Atalante à Bayonne, vous pouvez consulter la fiche de la salle sur AlloCiné.