London Boulevard est un polar typiquement british. Amateurs du genre, vous ne devriez pas être trop déçu, même si je dois reconnaître que ce film à l’histoire un peu décousue, à la narration parfois chaotique, n’est pas le meilleur du genre.
Le bon point à mon sens c’est le casting. Ça fait quand même plaisir de voir Colin Farrell dans un bon rôle, vu que jusqu’à maintenant j’avais plutôt été déçu de ses prestations moyennes. Convaincant, il donne de l’épaisseur à son personnage, ne cédant pas trop aux clichés, quand bien même il incarne une figure type du gangsterisme britannique. Autour de lui, des interprètes de renoms, avec les toujours top Ray Winstone et David Thewlis, dans des rôles sur mesure pour eux. Je serai davantage mitigé sur Keira Knightley. Elle a une présence frêle assez touchante, mais son personnage n’est pas très aisé à cerner, et l’actrice ne semble pas très à l’aise avec ce rôle torturé.
Le scénario reste assez ambigu en termes de qualité d’écriture. On retrouve tout ce qui fait le charme des polars british, hésitant entre violence et humour, doté de solides dialogues. Là-dessus, rien à dire, et en même temps, c’est aussi cela qui manque un certain manque d’imagination. Le film peine à se distinguer de la concurrence, et il souffre d’une narration assez chaotique, mixant assez mal les nombreuses vies de Farrell. Néanmoins, je ne m’attendais pas à ce que le récit soit tout de même prenant, et en dépit de ses lacunes, London Boulevard reste un métrage assez bien fait et nerveux pour ne pas vous laissez sur la touche. Reste que ça manque de finesse d’écriture, que ça manque de fluidité.
Enfin, sur la forme c’est là aussi so british : vieille voiture, belle demeure et banlieue pourrie pour un cadre essentiellement urbain, pointe de violence et mise en scène nerveuse, London Boulevard est proprement fait, et bien que d’un académisme assez marqué, c’est toujours très propret, et surtout, porté par une bande son excellente.
Pour ma part, j’ai trouvé là un film bien appréciable, quoique mineur dans son genre. Parfois j’ai eu le sentiment d’assister à un Layer Cake dans une version « dandy », plus séductrice par ses atours, mais pas forcément aussi forte, nerveuse, et piquante. Un divertissement en somme. 3