Depuis environ une trentaine d'années, l'aménagement d'un aéroport est prévu aux abords de Nantes. Au fil des ans, la plupart des propriétés sont rachetées pour préparer le terrain et en juillet 2012, le domaine est cédé à la société Vinci qui doit lancer les travaux et raser une zone de plus de 2000 hectares appelée la ZAD (Zone à Défendre) de Notre-Dame-des-Landes. Mais une centaine de personnes vivent encore sur le terrain et n'ont pas l'intention d'abandonner leur terre. Commence alors la lutte contre l'Aéroport Grand Ouest. Les opposants ont décidé de s'installer sur le domaine et de se créer un nouveau mode de vie à cet endroit. En octobre 2012, un dispositif policier est lancé pour les expulser, mais décidée à ne pas se laisser faire, la résistance a pris une très grande ampleur.
Lors d'un covoiturage, un dénommé Philippe a raconté l'histoire de la ZAD (notamment la relation entre les occupants) à Vincent Lapize et ce dernier a tout de suite été intéressé et curieux d'en savoir plus. Philippe lui a alors proposé de venir sur le terrain afin de rencontrer les habitants.
Pendant deux semaines, Vincent Lapize est venu tous les jours sur la ZAD. Il a été très vite intéressé par l'organisation des occupants, leurs constructions et les paysages. Avant Le Dernier continent, il a réalisé un court-métrage, intitulé "Sans les murs", sur la relation entre un couple présent depuis une vingtaine d'années sur le terrain, d'anciens paysans et un occupant. Il est ensuite resté deux ans dans la ZAD afin de tourner son documentaire.
Dans son documentaire, Le Dernier continent, Vincent Lapize a tenu à garder l'anonymat des opposants. Il a essayé de tourner de manière à ce qu'on ne puisse pas les reconnaître (gros plans sur leurs mains, leurs yeux, filmer des silhouettes).
Au départ, Vincent Lapize envisageait de réaliser un film de 52 minutes, mais il s'est vite rendu compte que cette durée ne serait pas assez longue pour raconter l'histoire de la ZAD. Il a donc pris la décision de rallonger son documentaire et de le présenter en salle, mais il n'avait pas assez de financements. Vincent Lapize a alors publié son projet sur le site Ulule afin de récolter des fonds. Un financement participatif qui a fonctionné puisque le réalisateur a obtenu la somme de 9000 euros, qui a servie pour la postproduction. Son film existe aujourd'hui en deux versions : une de 52 minutes et une de 1h17 pour le cinéma.
Avant de faire son entrée au cinéma, Le Dernier continent a été diffusé à la télévision sur les chaînes Tébéo TV, Tébésud et TVR Rennes 35 Bretagne au mois de mars 2015. Le documentaire de Vincent Lapize a aussi été présenté lors de festivals en avril et juin 2015 : Ciné Mavel, Festival Raisons d’Agir et Rencontres du film documentaire.