Une suite est parfois synonyme de déception, pour la bonne raison qu’il n’y a plus l’effet de surprise. De plus, les scénaristes ont cette fâcheuse tendance à presser le potentiel commercial d’une œuvre jusqu’au zeste. Le charme s’estompe et se termine sur un « bof » de déception. Mais Miller, lui, redouble d’intention à l’égard du spectateur en allouant toujours plus de sympathie à ses personnages, les rendant plus vivants et plus drôles que jamais sur ces terres gelées de l’antarctique. Ceux du premier opus que l’on connait bien, mais également de nouveaux arrivants comme les éléphants de mer, les krills ou le macareux huppé. Le charme de cette suite réside dans le respect de la continuité directe des évènements, comme la pérennisation de l’espèce, la vie au sein de la communauté manchote, les amitiés croissantes, la découverte du monde, et la teneur écologique de l’ensemble. Tout cela reste merveilleusement orchestré par George Miller qui ne manque pas d’inspiration en nous livrant des scènes d’action à couper le souffle dans cet univers animalier époustouflant de réalisme. Les animaux parlent, chantent et dansent en permanence, certes, mais le rendu est incroyablement crédible et enivrant. Un état d’esprit sans doute un peu moins niais et enfantin que ce dont nous ont habitué les studios Disney. La mise en scène des chorégraphies demeure impressionnante. Cette approche ludique de ce qu’est la chaine alimentaire est réellement intéressante, démontrant au passage l’utilité évidente de chaque élément, du plus microscopique au plus imposant. Enfin, l’élément conducteur bâti autour de l’esprit de communauté et de l’entraide est d’une grande intensité, ponctué au passage d’envolées lyriques et de contrastes poétiques. Une excellente animation qui honore largement son prédécesseur. 4,5/5