Dire que « Heat » est un chef-d’œuvre est, pour le moins, aller dans le sens de l’idéologie prout prout commune qui gagne de plus en plus… Rhinocéros….Rhinocéros!
Car « Heat » est un film très moyen, ordinaire comme une série B ou un téléfilm, et bien moins fouillé psychologiquement que le moindre film d’auteur anglais, allemand ou français…
De plus SUR LE FOND « Heat » n’est guère plus intéressant qu’un roman de la série « Arlequin »….
Je sais, ça ne plait pas de lire cela…
Et pourtant, réfléchissez, vous qui êtes laudateurs de ce produit purement commercial…
En quoi ce film apporte-t-il quelque chose au septième art ? Idées ? Néant ! Montage ? Ordinaire ! Scènario ? Stéréotypé ! Photographie ? Sommaire ! Dialogues ? Insignifiants ! Action ? Oui, pas mal. Mais l’action est-elle en soit un élément traitant de l’Universel ? Découvre-t-elle des facettes inconnues, originales, de la nature humaine ? Car c’est à ce niveau de création, seulement, que l’on peut parler d’œuvre. Et ici, il faut le dire, nous avons seulement affaire à un produit… « Produit » au sens actuel du terme, en parlant de cinéma : qui appelle surtout un bénéfice sur les produits dérivés (gadgets et rediffusions TV multiples
Et je prouve que ce qui est dit de ce film, en matière de louange, est à ranger dans les banalités, dans les expressions toutes faites… Je reprends entre parenthèses les termes habituellement employés par ceux qui sont tombés en pâmoison devant ce gros et très long blockbuster distrayant, certes, et assez efficace également…
« Un flic tenace joue au jeu du chat et de la souris avec un braqueur professionnel » : pas de quoi fouetter un chat ! C’est le bon vieux jeu habituel du gendarme et du voleur… « Les deux hommes, malgré leur antinomie se respectent énormément… » : stéréotype repris mille fois dans les films d’avant et d’après guerre (avec Gabin par exemple…) « La vie de l’un ressemble à celle de l 'autre » : encore un truc mille fois vu ... « Même motivation, l’un pour l’argent , l'autre pour la justice» : n’est-ce pas le principe même du polar? «Deux géants Al Pacino et Robert de Niro s'affrontent enfin dans un polar crépusculaire et sans merci» : c’est comme si l’on avait engagé de super musiciens pour les faire jouer une musique banale, sans originalité... «La caméra s’immisce dans la vie privée des protagonistes et décortique avec brio, une grande similitude entre les deux personnages» : et on nous re-sert le brouet habituel ! La femme de flic qui n’en peut plus et le gentil et doux bandit qui tombe amoureux, juste avant son dernier casse, d’une douce et affriolante vedette (potiche utilitaire). Un peu gros comme ficelles… Non ? Et enfin le sublime : « Autant dire que l'idée de base est simplement géniale !» : là, il faut, tout simplement, oser affirmer péremptoirement une contre-vérité aussi flagrante! Qui donc ose tout d’après Audiard ??? Hum ?
Bon, stop !
Mais il faut ajouter que l’on parle toujours à propos de « Heat » pour en faire une éloge attractive de la « fameuse » confrontation Pacino/de Niro… Que du vent ! Outre le fait que le mot « confrontation » soit ici simplement mensonger : trois scènes communes totalisant une durée ne dépassant pas quinze minutes sur presque trois heures de film, cette confrontation est simplement nullarde…
Pacino joue le flic énervé, gesticulant et pontifiant. A cet égard, une scène significative se situe au début du film… Après une scène où on le voit réajuster sa montre sans jeter un œil sur les cadavres qui l’environnent, on le retrouve déambulant à toute vitesse sous un échangeur d’autoroute entouré de ses sbires et donnant du verbiage grandiloquent et ultra-banal prenant l’allure d’un cours magistral ! Ri-di-cule !
De Niro fait du « de Niro » et pourtant là c’est la classe ! Roublard comme le diable, froid comme la nuit, charmeur comme un ange !!! Lui c’est un grand et il relève le moindre scènario affligeant de banalité comme « Heat »
Par contre certains stéréotypes idéologiques suintent dans ce produit : cash, flouze, pépette, argent-roi à tous les niveaux et en quantité sacrebleu ! Glorification de la flinguerie, du calibre, du pétard ! Virilité vaguement machiste itou ! Cliché du rital qui ne peut être que bandit entreprenant ou flic têtu et vertueux… Et puis l’indic est plutôt « foncé »… Normal pour un second rôle…
Vous voyez le topo !
Mais ça ne dérange personne. L’important c’est de se DISTRAIRE. Et l’on me répondra immanquablement : qu’est-ce que tu viens nous faire avec tes réflexions à la c.n !
Hé vous ! C’est bien ici un espace de libre expression ! Non ?
Alors je mets les pieds dans le plat et j’affirme en conclusion que « Heat » est un brouet idéologiquement marqué cependant assez distrayant, prenant, et assez bien interprété…
Mais certainement pas le film génial que d’aucuns décrivent !