Un film sans effet spécial, sans explosion, sans super-héros. Seulement des anti-héros à tous les étages, d'une sensibilité inversement proportionnelle au nombre de méchants qu'ils tuent. Pas de villa au soleil, de voiture hybride, ni de verbiage mâtiné de franglais, juste quelques résidences de banlieue moyenne, dans le petit matin français, ou sous la pluie d'une nuit de janvier, des deuches pas très en forme, des vieux wagons SNCF, un français classique, des gens affables, qui lisent des bouquins, quelques mobylettes, des sacoches US Army en guise de cartable, des ados qui font leurs devoirs, et qui se balancent pas mal d'internet. Bref, des choses insignifiantes qui pourtant frappent immédiatement comme le parfum d'un passé qui ne reviendra pas. Un jazz romantique impeccable et une lumière jamais au grand jour, complètent parfaitement l'ambiance d'un film au goût doux amer, qui marque par la profondeur et la justesse des personnalités interprétées, torturées par certains trucs qui tombent dessus sans prévenir, car parfois la vie c'est comme ça, et on fait avec.