Mettez un scénariste talentueux (Coen), un réalisateur habitué (Sonnenfeld) et un duo d'acteurs renommés (Smith/Lee Jones) et vous obtiendrez la derniere nullité hollywoodienne dans le registre des suites dispensables. S'il ne se cache pas d'exister pour rapporter quelques dollars supplémentaires en s'adressant aux fans du premier jour, "Men In Black 3" est un condensé de ce qui se fait de pire dans la surenchére. Aussi on retrouve de l'humour lourdingue, de l'action inadéquate, des gags éculés et une intrigue qui tourne en rond dés les premiéres minutes. Pas de nouveautés, si ce n'est ce voyage dans le temps qui n'est là que pour justifier un semblant de scénario construit. Mais les facilités sont telles qu'on ne trouve pas ça drôle, ni même interessant d'ailleurs. On prend notre mal en patience. D'aucuns disent que Josh Brolin est impeccable dans sa reprise du rôle. Que nenni. Celui qui fait tout le travail, épaulé par instants de son acolyte fatigué, c'est Will Smith. Véritable boule d'adrénaline, il tente vainement de captiver l'audience en râbachant ses mimiques, ses délires montés en auto-dérision, sans jamais créer l'impact qu'il créait dans les précédents opus. Musicalement, Danny Elfman reprend le flambeau et signe une composition à son image : dynamique, intriguante et rock'n roll. En dépit de son excellence, malheureusement, on pourra noter qu'il ne s'est pas foulé dans sa construction musicale. Dommage. Les images, faut bien l'avouer, ne sont pas trés parlantes non plus. A coups d'effets spéciaux, de sauts temporels et de parenthéses émouvantes, on ne sait pas trop si ce troisiéme épisode est un hommage aux précédents, un adieu en bonne et due forme à son mentor Tommy Lee Jones, ou un sujet sorti des cartons faute d'ambitions cinématographiques. Si l'on doit retenir une note positive, c'est le final. Assez émouvant et inattendu. Mais c'est le genre de séquence qui aurait pu faire l'objet d'une scéne post-générique dans le deuxiéme volet. Quoiqu'il en soit, beaucoup de bruit pour rien. La réalisation souffre d'une mise en scéne assez figée, de cadrages parfois excentrés et ne permet pas l'immersion à tous les niveaux. Restent les monstres plus ou moins travaillés, dont Griffin qui demeurrera le plus interessant de tous. Quant à Boris l'animal, il n'effraye personne. La déstruction planétaire ou l'invasion qu'il convoite n'interpelle nullement. On attend juste de voir ce qu'il en est pour l'agent K. L'agent J, lui, est de nouveau un piont pour servir les intérêts de son ainé (ou cadet, suivant l'époque). Mauvais et regrettable.