Le roman éponyme, écrit par la philosophe Eliette Abecassis, avait fait controverse lors de sa parution en 2005. L'auteur explique : "Barbara est très proche de moi, c’est vrai. Lorsque je suis devenue mère, j’ai été surprise de la différence qu’il y avait entre le discours ambiant sur la maternité et ce que je ressentais. J’ai eu l’impression qu’on ne m’avait pas dit la vérité, qu’on m’avait caché tout ce qui se passe réellement quand on a un enfant", en poursuivant : "Parce qu’il y a cette image d’Epinal de l’heureux événement : quand on est enceinte, on s’imagine le petit bébé dans son couffin rose, les parents béats penchés sur le berceau, etc. Et en fait ce qui m’est arrivé ce n’était pas du tout ça, enfin c’était ça aussi, mais pas seulement (...) c’est un vrai tabou aujourd’hui, la maternité est peut-être l’un des derniers tabous de notre société."
Louise Bourgoin est connue pour avoir été la "Miss Météo" de Canal + sur le plateau du "Grand Journal". Depuis son départ de l'émission, elle a tourné dans huit films en l'espace de trois ans. C'est Fabrice Luchini qui l'avait repérée et qui lui a permis de jouer avec lui dans La fille de Monaco réalisé par Anne Fontaine. A propos de son rôle, la comédienne confie : "Je n’ai jamais été enceinte et effectivement j’ai eu à la fois très envie de le jouer et très peur aussi. La peur ne m’a pas lâchée durant tout le tournage. Je doutais tellement à cause de mon inexpérience en la matière que quand je croisais une femme enceinte, je la harcelais de questions."
Pour incarner son personnage, Louise Bourgoin a pris des cours de pré-accouchement pour apprendre à respirer lors des contractions : "N’empêche, je me demande si je ne préfèrerais pas accoucher sans mon compagnon quand même, j’aurais trop peur que ça le dégoute de moi à vie !"
L'actrice Louise Bourgoin est recherchée pour avoir harcelé des femmes enceintes autour d'elle... Voulant en apprendre plus sur la maternité, elle a posé beaucoup de questions, et notamment à Sandrine, l'une des maquilleuses enceinte de sept mois : "J’ai dû rendre complètement chèvre Sandrine", se souvient l'actrice.
Pio Marmai - qui avait déjà joué pour Rémi Bezançon dans Le Premier jour du reste de ta vie - et Louise Bourgoin ont passé beaucoup de temps ensemble pour construire une complicité proche de celle d'un couple. Ils ont, par exemple, promené ensemble des bébés en évitant les paparazzis. Sur le plateau, l'acteur donnait des astuces à Louise Bourgoin, comme dans cette fameuse séquence où elle devait faire semblant d'être saoule.
Le chef-opérateur Antoine Monod et le réalisateur se sont également préparés et entraînés avant le tournage. Ils ont filmé de vrais accouchements avec l'autorisation des futurs parents pour choisir les cadres, pour capter les émotions au plus près de la réalité : "C'était très impressionnant, et ça nous a été d'une aide précieuse quand on a tourné l'accouchement du film", se souvient Rémi Bezançon.
La scène centrale du film est celle de l'accouchement. Celle-ci a été tournée sur deux jours en studio. Avec sa prothèse au ventre, sa fausse perfusion, un tensiomètre, de puissants projecteurs et la chaleur, Louise Bourgoin s'est évanouie... Le réalisateur a décidé de laisser ce moment dans la version finale du film.
Josiane Balasko et le réalisateur se sont rencontrés dans un festival à Athènes. N'ayant pas vu leurs films respectifs, ils ont bu ensemble de l'ouzo et parlé d'autres choses. Ils se sont ensuite revus dans un festival à Los Angeles et Rémi Bezançon a décidé de lui envoyer son scénario pour qu'elle interprète Claire. Séduite par la franchise et le caractère rock'n roll de son personnage de soixante-huitarde, Josiane Balasko a accepté.
Le réalisateur a construit son film en deux parties : avant et après l'accouchement, soit le fantasme et la réalité de l'événement. Certains détails de la première partie reviennent transformés dans la deuxième. Et même l'émulsion de la pellicule est différente d'une partie à l'autre, avec des couleurs saturées au début puis des couleurs plus pâles à la fin. Les corps, eux, sont sur-esthétisés pendant toute la durée du film pour aller à l'encontre de l'image asexuée habituelle des femmes enceintes.
Avant le film, Louise Bourgoin n'avait eu que très peu de contacts avec des nourrissons. Ce n'était pas facile pour elle mais petit à petit, elle s'est mise à rester et à jouer avec les bébés entre les scènes. Elle passait même certains dimanches avec leurs familles. L'équipe de tournage, constituée de cinquante personnes, devait ajuster son planning en fonction des heures de siestes et des biberons. L'actrice se souvient : "Il y a eu des moments magiques. Comme les scènes d’allaitement, où j’ai senti sur mon sein les mouvements de succion du bébé. Je n’ai pas eu besoin de jouer la comédie à ce moment-là, j’étais tremblante d’émotion."
Jean-Paul Rappeneau devait réaliser un film intitulé "Liaisons étrangères", avec au casting Louise Bourgoin, Pio Marmai et Josiane Balasko, mais comme le film n'a jamais vu le jour, le réalisateur a proposé à Rémi Bezançon de prendre les mêmes acteurs pour son Heureux événement.