Dans la veine des travaux animés destinés à un public mi-enfant (utilisation d'un personnage imaginaire attachant, valeurs familiales) mi-adulte (dénonciation de l'abus de pouvoir, de la pollution et de la bêtise humaine), "Un été avec Coo" se place dans une bonne moyenne. Sans transcender le genre, cette animation pourvue d'un humour efficace suit les pas d'un kappa, une petite bête qui, après la mort de son père par de méchants samouraïs, a traversé le temps. Kôichi, un jeune écolier, le retrouve par hasard et décide avec sa famille de l'adopter. Sans jamais atteindre la poésie magnifique d'un Miyazaki, ses univers châtoyants et la magie divine d'une imagination qui s'approfondit dans le travail motivique qu'il en fait, Keiichi Hara a tout de même un certain tact pour raconter cette histoire de tolérance. Evoquant aux premiers tournants le droit à la différence, ajustant même son tir pour au passage insulter la sur-médiatisation naturelle et stigmatiser l'incompréhension intemporelle de l'homme face à la nouveauté, extirpé douloureusement de son confortable conditionnement. "Un été avec Coo" cède souvent au manichéisme pour arriver à ses fins (méchants humains, gentille bêbête venue du fond des âges), use et abuse de techniques narratives déjà vues, et surtout patine dans une fin à l'interêt discutable. Amputé de sa dernière demi-heure, "Un été avec Coo" aurait été plus clair, plus essentiel et plus pertinent pour le jeune public (qui saura tout de même s'y retrouver). On a souvent l'impression que le réalisateur tente d'en rajouter encore et encore dans le happy-end, mais la force qu'il imprime à son dessin animé en tant que fable écologique, sociologique et philosophique parvient à dégager une véritable émotion, et ce malgré la faiblesse du dessin, bien en-deçà des productions charismatiques des studios Ghibli. Tout en restant mineur face à la grandeur incomparable de l'oeuvre de Miyazaki ou de Takahata (qui a vu en ce film un pur chef-d'oeuvre), "Un été avec Co