La réalisation de Charleston & Vendetta s'est révélée être une première expérience cinématographique pour une grande partie de l'équipe du film. Le réalisateur Uros Stojanovic signe en effet son premier long métrage, de même que Batric Nenezic, coscénariste et producteur, Mirjana Tomic et Marko Paljic producteurs exécutifs, Dusan Ivanovic, chef-opérateur ainsi que les monteurs Ksenija Terzovic et Dejan Urosevic.
Le scénario de Charleston & Vendetta s'inspire de la réalité. En effet, dans certaines régions de Serbie, il ya six fois plus de femmes que d'hommes ! Une situation qui pourrait sembler idyllique mais qui se révèle compliquée et qui ne facilite pas le quotidien d'un pays très souvent en difficulté.
Si le film est traité de manière comique, il n'en reste pas moins que l'histoire fait référence à une dure réalité, la guerre. Le producteur Batric Nenezic fait un triste constat: toutes les générations serbes ont connu la guerre. Son propos a d'autant plus de poids à la lecture d'un célèbre adage serbe: "La Serbie compte cinq saisons : le printemps, l'été, l'automne, l'hiver et la guerre."
Si au générique du film, l'équipe apparait entièrement serbe, un nom fait pourtant figure d'exception. Le compositeur du film est en effet japonais, et pas inconnu du grand public puisque c'est Shigeru Umebayashi qui signe la bande-son de Charleston & Vendetta. On lui doit notamment les bandes originales devenus cultes des deux films de Wong Kar-Wai, In the Mood for Love et 2046.
Producteur du film, Batric Nenezic a légèrement contribué à l'écriture du scénario. Auteur d'un recueil de poèmes d'amour, il a tenté d'apporter une touche mélodramatique à l'histoire. Animé par ses sentiments, il précise: "L'idée que l'amour est ce qu'il y a de plus important dans la vie et, par conséquent, mourir par amour est l'un des thèmes les plus universels qui soient."
Atypique, Charleston & Vendetta a très rapidement suscité l'intérêt du producteur français Luc Besson. A l'issue des 200 jours de tournage, il décide, via sa société EuropaCorp, de finaliser la postproduction du film de Uros Stojanovic.
La post production a demandé un travail de titans à l'équipe du film. Pour exemple, 300 plans d'effets spéciaux ont été tournés. Comparable à une post-prod hollywoodienne, le producteur Batric Nenezic doit beaucoup à EuropaCorp qui a été d'un très grand soutien. Mais le travail fourni a été payant puisque le magazine Variety a qualifié ce film d'"Harry Potter pour adultes".
Charleston & Vendetta est le film serbe le plus coûteux. Avec un budget de 5 millions d'euros, il bat le record de toutes les productions 100% serbes réalisées jusqu'à maintenant.
Mis à part Emir Kusturica et Goran Paskaljevic, le cinéma serbe n'est pas très présent sur la scène internationale. Le réalisateur était donc ravi de présenter son film au festival de Toronto, qui constitue selon lui une "jolie récompense".