Le film est adapté du roman éponyme de Francisco Perez Gandul, journaliste de profession et a remporté un grand succès critique et public lors de sa sortie en 2004. Le livre suit la première journée d'un gardien de prison, pris au piège d'une mutinerie, qui va se faire passer pour un détenu.
Cellule 211 est une fiction, cependant, le film a le souci de refléter l’univers des prisons, espaces clos et repliés sur eux-mêmes. C’est un milieu qui peut sembler familier mais qui nous est en même temps très étranger, pour nous qui n’avons jamais vécu cet enfermement. Au moment d’écrire le scénario, Daniel Monzón et Jorge Guerricaechevarria ont ainsi eu besoin de savoir concrètement de quoi ils allaient parler, et décider s’ils allaient raconter la vraie nature de cet univers ou la travestir. Ils ont alors rencontré des détenus, leurs familles, le personnel carcéral, les tuteurs, tous ceux qui passent leur vie en prison d’une façon ou d’une autre. Tous s’accordent à dire que la prison n’est ni plus ni moins qu’un concentré de la société dans laquelle nous vivons. Un des prisonniers a utilisé cette métaphore : "Ici, notre monde n’est pas si différent du monde extérieur. Mais si le monde extérieur est un concert en plein air alors la prison en est la version mp3."
Visuellement, le réalisateur Daniel Monzón a souhaité se rapprocher d’un cinéma du réel, proche du documentaire. Il était selon lui primordial de représenter le plus fidèlement possible l’énergie
qui se dégage d’une mutinerie, filmer ainsi caméra au poing, et trouver des décors naturels.
Le film a été tourné dans l'ancienne prison de la ville de Zamora en Espagne et Daniel Monzón a fait appel à près de 500 figurants, parmi lesquels des prisonniers de la prison de Topas et du centre d'insertion sociale pénitentiaire de la ville. Le réalisateur insiste sur l'importance du décor naturel de la prison qui a guidé sa caméra durant le tournage: "L’autorité pénitentiaire a ainsi mis à notre disposition une prison désaffectée depuis 12 ans et nous l’avons en quelque sorte ramenée à la vie. Les cellules, les barreaux, les murs, les coursives, les miradors se sont imposés à nous par leur présence et ont orienté ma façon de filmer, de sorte que je savais exactement où placer ma caméra et orienter les déplacements et le jeu des acteurs grâce à cette contrainte physique. En nous éloignant d’idées de réalisation toutes faites, la prison a fini par donner son propre rythme au film."
Le film renvoie à l'idée selon laquelle quand on traite des hommes comme des animaux, ils deviennent des animaux. Mais le réalisateur Daniel Monzón va plus loin dans le commentaire social. Il condamne ainsi la hiérarchie, qui fait que les classes privilégiées se contentent d'attendre des ordres de gens encore plus haut placés pour agir, même quand cette paralysie conduit au bain de sang. Le réalisateur montre aussi que les "gardiens de cages" sont sans doute les plus bestiaux de tous, et peut-être les premiers à perdre leur humanité dans le cercle vicieux de la violence carcérale quotidienne. Cette brutalité n'est cependant jamais représentée de manière gratuite, elle est relativement modérée compte tenu du contexte. La tension que Daniel Monzón fait naître se joue avant tout dans le récit et entre les personnages, de sorte que le spectateur en vient à comprendre et à se soucier de ces derniers.
Cellule 211 marque les retrouvailles du réalisateur Daniel Monzón et de l'acteur Carlos Bardem, qui n'est autre que le grand frère de Javier Bardem (No Country for Old Men, Vicky Cristina Barcelona...) qui avaient déjà tourné ensemble La Zona, propriété privée (2007), premier film du réalisateur. Cellule 211 a aussi permis au réalisateur de collaborer de nouveau avec le scénariste Jorge Guerricaechevarria, avec qui il avait co-signé son troisième long-métrage, The Kovak Box (2006). L'acteur Luis Tosar retrouve également Marta Etura (qui est aussi sa compagne) avec qui il avait déjà joué dans le thriller Thirteen Chimes (2002) et dans le drame Your Next Life (2003), ainsi que Manolo Solo, à qui il avait donné la réplique dans The Weakness of the Bolshevik (2003).
Cellule 211 est considéré par de nombreux critiques comme l'équivalent espagnol d'Un prophète (2008) de Jacques Audiard, et cela pour plusieurs raisons: tout d'abord, la contemporanéité des deux longs métrages, puis l'univers carcéral dans lequel se déroulent les deux histoires et enfin, le succès critique et populaire du film qui a raflé de nombreuses récompenses dont près de huit Goyas en Espagne (contre neuf Césars pour Un prophète).
Cellule 211 est sorti grand gagnant face à Agora d'Alejandro Amenábar à la cérémonie des Goyas 2010 (équivalent des Césars en Espagne). Le film a en effet remporté huit prix contre sept pour son principal concurrent, et les prix remportés par Cellule 211 sont parmi les plus prestigieux : Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur acteur pour Luis Tosar, Meilleure second rôle féminin pour Marta Etura, Meilleure révélation masculine pour Alberto Ammann et Meilleure adaptation.
En plus de son triomphe aux Goyas, Cellule 211 a remporté le Prix du public à la 9ème Semaine du Cinéma Hispanique de Clermont-Ferrand, ainsi que le Prix du Jury au Festival du Film Espagnol de Nantes et à la première édition du Festival de Cinéma Européen des Arcs. Le long-métrage a également été projeté aux Journées des Auteurs de Venise et a reçu le Prix du Meilleur Thriller 2010 au BIFFF (Brussels International Fantastic Film).
Cellule 211 a été numéro 1 du box-office espagnol en 2009 avec plus de deux millions d'entrées.
Cellule 211 est dédié à Luis Ángel Puente, un pompier de la ville de Zamora, en Espagne, où le film a été tourné. Ce dernier a fait de la figuration dans le film et est mort quelques jours plus tard en sauvant deux garçons de la noyade dans la rivière Duero.