The Pleasure of Being Robbed : les secrets du tournage

Après plusieurs courts métrages, Joshua Safdie réalise, avec The pleasure of being robbed, son tout premier long métrage.

The pleasure of being robbed a d'abord été un court métrage. A l'époque, Andy Spade, producteur, demande à Joshua Safdie de réaliser un certain nombre de courts métrages pour sa société de production. Dans l'un d'entre eux, une jeune fille, errante et perdue, fouille dans le sac des gens qu'elle croise. A l'époque, Eleonore Hendricks accepte de jouer cette jeune femme, mais ne se doute pas que l'aventure va se prolonger dans le temps et donner matière à un long métrage...

The pleasure of being robbed fait référence aux questions existentielles, telles que "Faut-il mieux être aimé ou pas du tout ? La douleur vaut-elle le coup ? L'expérience vaut-elle le coup ?" Si, dans le film, Eleonore est une voleuse, il n'en reste pas moins qu'elle établit un contact, voire un échange avec ses "victimes", donnant parfois un sens à leur journée...

C'est en 2007 et par l'intermédiaire de la réalisatrice Lena Dunham qu'Eleonore Hendricks et Joshua Safdie se sont rencontrés. Photographe professionnelle et passée maître en matière de casting sauvage, Eleonore Hendricks a été engagée par Joshua Safdie pour s'occuper du casting de son film Yeah Get on my Shoulders, laissé de côté par le réalisateur peu de temps après.

Joshua Safdie parle d'Eleonore Hendricks comme d'une femme à "la personnalité tumultueuse, dans la vie comme dans le film". Photographe, la jeune femme, très curieuse, s'est spécialisée dans les portraits.

Eleonore Hendricks n'en est pas à sa première expérience en tant qu'actrice. Après plusieurs rôles dans des courts métrages, elle se consacre à des études artistiques et jongle entre photo, histoire de l'art, théâtre et cinéma. C'est lors de son retour à New York qu'elle rencontre Joshua Safdie et rejoint le casting de A Guide to Recognizing Your Saints de Dito Montiel où elle donne la réplique à Robert Downey Jr. et Rosario Dawson.

Eleonore Hendricks apparaît au générique à deux reprises : comme actrice prinicipale mais également comme co-scénariste. Néanmoins l'actrice ne revendique pas le fait d'avoir écrit une seule ligne du scénario. Ce titre vient du fait que les dialogues ont en grande partie été improvisés. A la question: "A-t-on écrit ensemble ?", la jeune fille répond: "Oui et non. Je n'ai pas écrit une ligne du script, mais mon implication dans le projet a constamment influencé les idées et l'écriture de Josh."

Le tournage de The pleasure of being robbed s'est déroulé en plein coeur de New York. L'équipe du film, très réduite, est, la plupart du temps, passée inaperçue. A tel point que plusieurs figurants n'ont pas su qu'ils étaient filmés, comme le précise Joshua Safdie: "On impliquait des gens dans l'histoire qui n'avaient même pas conscience d'être dans un film. Ils étaient vraiment attirés par Eléonore, et ils en oubliaient qu'ils étaient filmés." Un anonymat et une discrétion qui aura permis à cette équipe de filmer, sans autorisation et en toute illégalité, au zoo de Central Park.

Thelonious Monk, auteur de l'un des titres de la bande originale, a inspiré Joshua Safdie qui a confié avoir écrit le scénario avec ce titre en boucle dans les oreilles. Le réalisateur, qui qualifie ce morceau de "triste et fou, loufoque et souple, comme Thelonious Monk lui-même", précise que ce morceau, ainsi que "Tell Me That It Isn't True" de Bob Dylan, ont été les deux seules chansons qu'il a écoutées tout au long de l'écriture.

Benny Safdie, ingénieur du son sur The pleasure of being robbed, n'est autre que le frère de Joshua Safdie, réalisateur du film. Benny Safdie a para ailleurs réalisé son premier film, The Acquaintances of a lonely John, dans lequel il porte également les casquettes d'acteur, de réalisateur, de producteur et de monteur.

Joshua Safdie a été élevé par son père, qui a toujours rêvé de devenir cinéaste. Une passion que l'homme a ramené à son quotidien, puisque muni d'une petite caméra, il filmait tout, tout le temps. Joshua Safdie, dans sa technique, avoue avoir été influencé par les méthodes de son paternel. "Cette obsession d'archiver se retrouve dans les films que nous faisons, Bennie et moi", confie-t-il.