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Alain D.
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4,0
Publiée le 2 juin 2015
Un film "Made in USA" sans violence ni effets spéciaux ; la romance et la musique ne servent que de prétextes pour cette leçon de vie où les personnages sont mis à nu. Walter est prof d'économie dans une université du Connecticut. Vers la soixantaine, il est entré dans la routine et a perdu la foi. Lorsque l'Université l'envoie à une conférence à New York Walter trouve un jeune couple de squatteurs dans son appartement...
Beaucoup d'interprètes formidables dans cette brillante distribution avec Richard Jenkins, Oscar du meilleur acteur. Il est très sobre et convaincant dans le personnage de philosophe et humaniste qu'est le Professeur Walter Vale. Haaz Sleiman tient les le rôle de Tarek Khalil l'émigré Syrien, Danai Gurira celui de Zainabla, l'amie sénégalaise de Tarek et enfin Hiam Abbass, lumineuse dans le rôle de Mouna Khalil, la mère de Tarek. Le scénario est très riche, empli de réalisme et de sensibilité, avec des scènes géniales comme celle ou Walter joue du djembé en costume-cravate. Les dialogues sont raffinés et profondément humains. Une très bonne comédie de Thomas McCarthy récompensé pour "The Visitor" en 2008 par le Grand Prix de Deauville. Il a aussi réalisé "The Cobbler" en 2015, " Les Winners" en 2011 et "Le Chef de gare" en 2003 (British Academy Awards).
The visitor montre avec beaucoup d'émotions un aspect des immigrations. Certains dirigeants devraient voir ce film avant de mettre en place certaines lois. Très bon film.
Walter Vale est un professeur d'université du Connecticut, du moins ce qu'il en reste. Absent, fané, desséché, hermétique aux joies de la vie, abandonné par toutes ambitions, il est de ces personnes qui ne semblent plus trouver de saveur dans leur quotidien. Sous les traits de Richard Jenkins qui brille d'une sobriété morose, il lutte contre toutes les possibilités qui pourrait l'éloigner de son quotidien terne et de sa routine pourtant pesante. Malheureusement, il ne peut refuser un aller-retour à Manhattan pour une conférence. De retour dans son vieil appartement, ce qui s'apparente à un supplice pour ce quinquagénaire au visage fermé va finalement l'amener à s'ouvrir lorsqu'il découvre un couple de squatteur.
C'est alors le début d'une aventure, de celle dont on sort transformé. C'est ce petit coup de pouce du destin dont on ressort différent. C'est cette expérience aigre-douce qui vous donne ou vous prend quelque chose mais dont vous ressortez grandi. Ce sont ces petits riens sur lesquels on a longtemps oublié de s'attarder car la vie n'a pas toujours été tendre. Ce sont les plaisirs retrouvés de l'expérience, de la rencontre, les sentiments qui se dessinent en filigrane lorsqu'on se sent de nouveau utile, pour quelqu'un, pour quelque chose. C'est un combat, une lutte à laquelle on veut prendre part, quitte à en ressortir blessé. C'est sentir, ressentir de nouveau les choses. Sortir de cette marge routinière, de ce piège à la fois si cosy et si déprimant pour aller embrasser des convictions, des risques, pour se chahuter un peu et sortir de sa zone de confort. Il plane sur The Visitor une sensation de perpétuelle amertume et le jeu tout en retenu de chacun des acteurs en est l'image la plus flagrante. Qu'on se révolte ou qu'on se résigne, on pourrait s'attarder sur le fond très politique du film et débattre pendant des heures mais ce n'est pas à mon sens le but recherché par Tom MacCarthy. Il n'y a pas de dénonciation derrière sa caméra. Il n'y a qu'un miroir, un miroir qui relate sans le déformer un concours de circonstances à la suite duquel des personnages vont devoir se débattre avec leur choix. The visitor est un film simple sans pour autant être ennuyeux. C'est un récit touchant teinté d'espoir et de renoncement, parfois drôle et tendre mais bien souvent dur, qui nous relate la rencontre de ces deux hommes et de ces deux femmes.
Crise de la cinquantaine. Ce prof de fac est en mode zombie. Le regard perdu. Il n'enseigne pas vraiment. Il n'écrit pas vraiment. Il semble déconnecté de la réalité depuis le décès de sa femme. Il prend des leçons de piano sans aucune envie. Et lui devrait savoir mieux que quiconque que quand on n'a pas envie ou qu'on aime pas ce qu'on fait c'est dur d'apprendre. Ces deux immigrés vont apporter un peu de soleil à sa vie. S'ouvrir à une autre culture. Différente de la sienne et malgré tout une culture dont il va se sentir proche. L'art pour se rapprocher les uns des autres ? Ça pourrait faire office de bon sujet de dissertation pour la prochaine édition du bac de philosophie. Puis, à la moitié du film, c'est un combat social qui s'amorce. Inhumanité de l'administration. Banlieues grises. Lenteur des procédures. Manque d'information. C'est un véritable parcours du combattant. L'histoire d'amour paraît presque de trop vu les combats à mener. Et encore, quand je parle de combat, c'est plutôt la lutte du pot de fer contre le pot de terre. La musique adoucit les mœurs ? Mouais. Elle ne résout ni les peines de cœur ni les injustices du quotidien.
Nous ne sommes pas loin des 4 étoiles. Un homme esseulé, qui s'ennui, qui ne sait plus pourquoi il est là en fait reprend goût au quotidien grâce à un couple de clandestins. Le scénario est très classique mais il est ponctué de bonnes idées (les leçons de djembé, le bon goût d'éviter le happy end). Richard Jenkins superbe et surtout la bonne surprise Hiam Abbas toujours aussi épatante et toujours aussi belle. La dénonciation est trop attendue et d'une démagogie trop appuyée. Cependant cela reste un magnifique film parmi les 15 meilleurs de l'année.
Quoi qu’on en dise il ne reste plus que le cinéma indépendant pour évoquer dans le cinéma américain des problèmes de société, le reste du cinéma préférant les comédies un rien salaces et les blockbusters dopés à l’action pour écouler le maximum de tickets et espérer rentabiliser au mieux des budgets pharaoniques. Pour voir évoquer des sujets comme la politique sur l’immigration il faut attendre que des cinéaste comme Thomas McCarthy s’attèlent à la tâche. C’est qu’il a fait dans « The visitor » mélodrame sobre sur le destin de personnes en bute à un système qui oublie le côte humain des situations. Le cinéaste ne profite pas du film pour mette en image un pamphlet contre la politique migratoire américaine (ça pourrait d’ailleurs être celle de n’importe quel pays occidental), ni pour confectionner un tire-larme consensuel. Au contraire il inclut de façon maligne son sujet dans une intrigue solide pourvue de personnages crédibles. Il traite de ce problème à travers l’amitié entre un jeune syrien en situation illégale et un vieux professeur d’université blasé et perdu. La musique va leur servir de lien et de mode de communication, jusqu’à ce que le drame ne se noue. Si le film met vingt minutes à se mettre en place, il n’en est pas moins passionnant et on se laisse rapidement capté par cette amitié entre ces deux hommes au-delà des cultures et des générations. La performance de Richard Jenkins, éternel second rôle, est impeccable. La conclusion du film est un peu pressentie d’avance, mais ça n’entache en rien la beauté et la réussite de ce long-métrage. Un film à voir donc pour la rareté de son sujet, la finesse de son utilisation et la grande qualité de son interprétation.
« The visitor », dès les premières images, proclame immédiatement et radicalement un humanisme revendicatif évident. A un point tel qu’on ne puisse le résumer en soi au seul sujet du film. Et c’est le désir intentionnel de Thomas McCarthy qui livre ici une œuvre bouleversante et puissante dans ses différentes lectures. Qu’il s’agisse de l’histoire de Walter et de Tarek (l’immigration clandestine, la relation filiale manquée), celle de Walter et de Mouna (le deuil) ou encore de manière plus générale la famille idéale qui pourrait se recomposer, les contrastes religieux ou ethniques, la solitude… il aborde tout ces sujets en jouant sur un tableau unique. Et c’est là la grande force de cette œuvre originale : sa structuration. Si les qualités de McCarthy à la tenir sont indéniables malgré parfois un côté appuyé, les acteurs viennent parfaire cette intensité dramatique. Chacun, Richard Jenkins (le père de « Six feet under »), Hiam Abbass (« Désengagement », « La fiancée Syrienne »), Haaz Sleiman (une belle révélation) ou encore Danai Jekesai Gurira provoque l’empathie naturelle et nous assène une émotion brute allant de l’espoir au renoncement, de la joie à la rage. « The visitor » Grand Prix de Deauville 2008 se veut la démonstration que l’on peut allier le cinéma grand public avec un sujet aussi difficile, sans pathos ni condescendance. A voir la réaction des spectateurs sur le générique de fin dans une salle bondée, le pari est gagné !
Film courageux issu du cinéma indépendant américain qui nous donne de temps en temps des petits joyaux comme celui-ci. Thomas McCarthy filme New York comme personne ne l’avait jamais fait, sans esbroufe, sans cliché, tout en pudeur et en retenue. Le sujet est celui de l’immigration, ce qui est particulièrement audacieux dans l’Amérique d’après le 11 septembre. Dans le rôle principal de ce professeur qui voit en quelques jours sa vie chamboulée du tout au tout, Richard Jenkins est tout simplement magnifique, sobre et émouvant. À ses côtés, le jeune Haaz Sleiman est irradiant de vie et de désespoir. Et puis, il y a la grande Hiam Abbass, sublime comme dans chacune de ses apparitions, emplie de chaleur et de lumière. C’est toute une Amérique qui est ici exposée, celle du côté revers, celle qui renie ses valeurs et se renie elle-même en refoulant sans raison des individus qui ne demandent qu’à vivre à l’endroit où ils ont choisi de le faire. Un grand film qui fait songer longtemps après sa fin amère et injuste.
J'ai trouvé l'étude psychologique de cet homme qui s'ennuie après le décès de son épouse et avec un métier de prof qui ne le passionne pas intéressante. Sa rencontre avec des immigrés clandestins qui occupent illégalement son appartement de New York va bouleverser sa vie et le faire renaitre. Beaucoup de sensibilité, aucun misérabilisme, tout s'imbrique naturellement. Un film chaleureux qui rend plus tolérant.
Je ne suis pas sûr qu'il faut voir ce film comme un traitement de l'immigration aux États-Unis. C'est just le background pour autre chose. C'est plutôt à propos de ce que peux apporter l'ouverture d'esprit. D'abord réticent à accepter de s'ouvrir aux gens et d'être simplement aimable, le personnage principal, au contact de ces deux immigrés reprend plaisir à la vie grâce à une amitié naissance et des plaisirs simple. Etre bon avec les gens apportent aussi à soi même. Belle leçon de vie.
Grand Prix spécial au dernier Festival du cinéma américain de Deauville, "The Visitor" est l'exemple typique du cinéma indépendant américain actuel. En utilisant une mise en scène très sobre, en évitant tout pathos et tout effet mélodramatique, en laissant de côté l'utilisation d'une bande son tonitruante, Thomas MacCarthy, pour son 2ème long métrage, décortique habilement la façon dont les immigrés clandestins sont traités aux Etats-Unis tout en racontant entre les lignes la naissance d'un amour improbable. Parmi les 4 comédiens principaux, tous excellents, on trouve Richard Jenkins de "Six Feet under" et l'extraordinaire actrice israëlo-arabe Hiam Abbass. Doit on rire de constater que ce film soit distribué en France par TFM, filiale de TF1, elle même filiale du groupe Bouygues ? Bouygues, dont on connait les liens avec le gouvernement actuel, modèle bien connu en matière de politique d'immigration. Bouygues, dont un chantier a récemment été occupé par des employés en situation irrégulière.
Difficile devant ce superbe "The Visitor" de ne pas faire le parallèle avec la situation française en matière de traitement des immigrés clandestins, et de ne pas penser au film de Lioret, "Welcome". Mais, par rapport à ce dernier, le film de McCarthy dispose d'un certain nombre d'atouts encore plus convaincants : un acteur exceptionnel, Richard Jenkins, qui accède enfin à un grand rôle après une carrière de quasi-figurant, et qui est d'une justesse infinie dans la description ultra-précise du trajet d'un homme qui s'éveille à la vie en prenant conscience de l'existence des "autres" ; une approche minimaliste de la mise en scène - qui n'est jamais là pour nous "dire" quoi ressentir -, comme des décors - le monde, dur et vide, se réduit rapidement à des trajets et à des sensations diffuses ; enfin, un scénario qui refuse le mélodrame et nous laisse au final bouleversés, non pas par un trop plein de sentiments déchirants, mais devant l'image la plus simple qui soit : celle d'un homme enfin face à lui-même. Grand film...