"Les effets de la modernisation sur Taïwan sont paradoxaux. D'un côté, c'est un mouvement incontrôlé, chaotique qui exige des gains instantanés sans se soucier de justice ou du respect de la loi. D'un autre côté, c'est le mouvement d'un pays plein d'énergie et de vie. Il n'y a pas grand chose qui sépare mon amour et mon ressentiment envers cette évolution. Cette ambivalence se retrouve dans Goodbye South, Goodbye."
Une des particularités de Goodbye South, Goodbye est l'absence d'ancrage fixe dans l'espace. Les personnages se déplacent sans cesse sans qu'on sache toujours où ils sont exactement. Ils utilisent pour cela divers moyens de locomotions allant du train à la voiture en passant par de longues ballades à moto. Le film s'attarde longuement sur tous ces trajets qui servent par moment de ponctuation au récit.
Goodbye South, Goodbye marque la deuxième collaboration de Hou Hsiao Hsien avec l'acteur Jack Kao. Celui-ci apparaîtra dans plusieurs des films du cinéaste qui suivront comme Les Fleurs de Shanghai ou Millennium Mambo. Une grande partie du reste du casting est composée d'acteurs non professionnels.
Goodbye South, Goodbye a été présenté à Cannes en 1996. Hou Hsiao Hsien est un habitué du festival puisque deux de ses précédents films avaient déjà été sélectionnés. Il avait même remporté le prix du jury avec Le Maître de marionnettes.
Hou Hsiao Hsien aime s'entourer de fidèles collaborateurs. Son scénariste Chu T'ien-wen travaille avec lui depuis 1984 et Les Garcons de Feng-Kuei. Le compositeur Giong Lim collabore déjà avec le cinéaste sur Le Maître de marionnettes (1993) et Good Men, Good Women (1995). Quant aux deux directeurs de la photographie, Pin Bing Lee a commencé sa carrière avec Un temps pour vivre, un temps pour mourir (1985) tandis que Huai-en Chen a débuté la sienne sur La Fille du Nil (1987).
Avant Goodbye South, Goodbye, Hou Hsiao Hsien avait quasiment uniquement traité des sujets historiques ou tirés de souvenirs de son passé. Son oeuvre précédente Good Men, Good Women (1993) était composée de deux histoires dont une qui se déroulait à une époque moderne. Avec Goodbye South, Goodbye, c'est la première fois depuis La Fille du Nil (1987) qu'un de ses films a pour sujet unique le Taïwan contemporain.