Out of the blue : les secrets du tournage

Out of the blue s'inspire d'un fait divers particulièrement sanglant, auquel les Néo-Zélandais font référence comme à la "perte de l'innocence" de leur pays. Entre les 13 et 14 novembre 1990, la petite ville côtière de Nouvelle-Zélande Aramoana se transforma en théâtre d'une nuit d'angoisse au cours de laquelle David Gray, un des habitants, chômeur particulièrement féru d'armes à feu, massacra 13 personnes avant d'être abattu par les forces de police. De cet incident, il résulta indirectement en 1992 un amendement sur le port d'armes en Nouvelle-Zélande, qui portait essentiellement sur un contrôle plus poussé de celles-ci dans le pays.

Le réalisateur a d'abord voulu montrer des gens ordinaires qui, aux prises avec une situation d'urgence, se révèlent des vrais héros. Robert Sarkies explique : "Je ne suis absolument pas intéressé par les films d'action à la violence gratuite; ce qui m'a attiré dans cette histoire n'était pas l'action ou la violence physique inhérente à certaines scènes, mais l'aspect humain de ce qui est arrivé à ces personnes. En tant que réalisateur, j'ai fait très attention à la violence de certaines scènes, car la frontière entre montrer et encourager est souvent très fine quand on fait un film sur ce genre de sujets. J'étais fasciné par l'idée qu'une communauté entière ait à réagir ensemble à une situation extrême; réagissant comme des personnes humaines, s'occupant les uns des autres; faisant ce qu'ils avaient à faire face à une situation dont ils n'avaient même pas une compréhension d'ensemble."

Out of the Blue rend également hommage aux policiers impliqués dans l'affaire qui, sous-équipés et sous-entraînés, ont dû faire preuve de courage afin de venir à bout du meurtrier. Le réalisateur, résidant proche de la ville à l'époque du drame, souligne : "Ce qui m'intéressait aussi, c'était le côté humain de la police, comment ce serait, en tant que policier d'une petite ville, d'être confronté non seulement à une situation atroce, mais aussi à des gens proches de vous qui meurent sous vos yeux. Le dilemme me semblait être intéressant : vous êtes entraînés pour être officier de police, mais en même temps vous ressentez des émotions car vous connaissez ces gens. Là, c'était impossible pour eux de faire leur job sans sentiment, car ils connaissaient trop de victimes."