Ce film, réalisé par Roger Donaldson et sorti en 1995, n'est pas mal du tout ! C'est plutôt surprenant car, au vu des notes et du synopsis, je m'attendais clairement à un nanar ou au moins un film de série B vraiment pas terrible mais nous avons finalement affaire à un petit film de science-fiction qui tient la route. Une mutante, hybride humaine/extraterrestre, s'est échappée d'un laboratoire. Trois scientifiques, un chasseur de prime et un télépathe vont alors se charger de la retrouver. Ce n'est clairement pas le meilleur film de science-fiction du siècle, je comprends d'ailleurs un peu pourquoi il est passé à la trappe et qu'il ne fait pas beaucoup parler de lui, car il propose en réalité quelque chose de très banal. C'est en effet une chasse à l'homme (ou plus précisément ici à l'alien) somme toute classique, dont les personnages sont par ailleurs tout aussi clichés. Néanmoins, si on accroche au film et surtout à ce genre de science-fiction un peu cool des années quatre-vingt dix, on peut très facilement se laisser prendre par le film. Cependant, rien n'est réellement surprenant, l'intrigue est téléphonée, de même que la fin mais il n'empêche que c'est toujours sympa à suivre ! Bon et on l'aura compris, le film est une analogie pas très subtile de la sexualité féminine. Durant tout le film, on insiste là-dessus, à croire que le côté science-fiction avec la partie alien passe finalement au second plan. D'ailleurs, on ne la voit que très peu dans sa "tenue" d'alien, elle est bien plus souvent montrée en tant que femme pulpeuse, croqueuse d'hommes qui élimine la concurrence et qui veut de plus à tout prix se faire engrosser (si c'est pas un danger pour les hommes ça). La mutante est en effet présentée comme un danger pour les hommes, une sorte de piège usant de sa sexualité décomplexée afin d'arriver à ses fins. D'ailleurs, au début du film, le chef du groupe insiste sur le fait qu'ils ont combinés les gènes extraterrestres à ceux d'une femme afin de mieux la contrôler, ce à quoi rétorque un autre personnage qu'il ne sort pas très souvent (s'en suit une petite vague de rires moqueurs mais c'est surtout révélateur ce qui va suivre dans l'intrigue ; une femme à la sexualité débridée rode dans les boites de L.A., ville où "tout est permis"). Et nous avons, comme un écho, une réplique à la fin du film, "je me demande laquelle des deux moitiés est la plus prédatrice", qui insiste une nouvelle fois sur le danger que représente la femme sur les hommes. Bon en dehors de ça, en ce qui concerne les effets spéciaux, ils ont beaucoup (mal) vieillis, surtout dans la séquence finale qui pique les yeux par moments. Du côté des acteurs, le casting est très bon, surtout pour ce genre de film, nous y retrouvons notamment Michael Madsen, Ben Kingsley, Marg Helgenberger, Alfred Molina, Forest Whitaker et Natasha Henstridge qui jouent très bien. "La Mutante" n'est donc dans l'ensemble pas un mauvais film, il nous fera en tout cas passer un bon moment !