Jonah Hex a morflé niveau critique, et à vrai dire je ne peux qu’acquiescer, même si je ne serai peut-être pas aussi méchant que certains. Les acteurs par exemple ne sont pas mauvais. Josh Brolin je trouve colle bien au personnage principal. S’il apparait un peu monolithique, il a une belle présence, une vrai « gueule » qui donne tout de suite un certain charisme. Malkovitch en face est un antagoniste un peu faiblard, mais on a là un bon acteur, et il livre une prestation honnête bien que sans génie. Quant à Megan Fox, la pauvre à un rôle en carton pâte (aucun personnage n’a franchement un vrai relief, mais alors elle c’est très très mince). Néanmoins lorsqu’elle apparait elle nous livre son numéro musclé et sexy, et ce n’est pas déplaisant. Bon en gros les acteurs ne sont pas impressionnants, mais c’est acceptable, par contre les personnages ont un potentiel totalement sous-exploité.
Coté scénario, problème de taille : on sent l’influence Neveldine-Taylor. Si leur patte convient sur un Hypertension, là malheureusement, c’est la catastrophe. Le film se veut survolté, du coup une durée ric-rac (1 heure 10 sans les génériques), un enchainement de scènes d’action sans cohérence avec au milieu, quelques dialogues inutiles pour faire illusion. L’origine du héros (bof trop molasse !), est expédiée en deux temps trois mouvement. La conclusion est par ailleurs assez pathétique. Bref, c’est rythmé, je crois qu’il n’y a rien à redire là-dessus, mais tout est superficiel. Ce n’est que de l’esbroufe, et c’est hautement regrettable.
Au niveau visuel, là encore, du Neveldine-Taylor en barre. Mise en scène ultra-nerveuse, effets spéciaux numériques à gogo souvent très mal utilisés et parfois d’une grande laideur, Jonah Hex se rattrape un peu au niveau des décors, pas déplaisants. La photographie aurait gagné à être plus naturelle, là encore on sent l’influence du duo « satanique » ci-avant évoqué, continuellement dans l’esbrouffe et la surenchère. Je note une musique quelquefois agréable, mais trop rare et qui surtout ne va pas marquer les esprits.
Pour conclure sur Jonah Hex, il y a quelques petites choses qui surnagent. Les acteurs, le rythme, une reconstitution correcte, une ou deux idées sympathiques qui transmettent au film la dimension comics qui est celle du héros à l’origine. Pour le reste, malheureusement Neveldine-Taylor ont plombé le film, en lui conférant leur style à eux (qui encore une fois peut convaincre dans des métrages bien foldingue du genre hypertension), mais pas dans un film de ce genre. C’est triste de voir un tel plantage, alors qu’il y avait une excellente matière (héros, acteurs, des moyens financiers honnêtes).