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inspecteur morvandieu
34 abonnés
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3,5
Publiée le 16 avril 2024
Un couple et ses trois enfants habitent une maison isolée au bord d'une autoroute désaffectée. Emplacement étrange et séquences surréalistes où l'on voit le petit garçon faire du vélo sur l'autoroute déserte, où chacun enjambe les glissières de sécurité pour passer en face. On ne sait rien de cette famille unie et chaleureuse -pas plus qu'on ne sait comment on a pu bâtir une maison ici, par ailleurs décor unique du film- vivant à l'écart mais pas marginale pour autant. Le père travaille, les enfants sont scolarisés. spoiler: Hélas, le havre de paix va devenir un cauchemar avec la réouverture de l'autoroute, son flot ininterrompu de voitures, le bruit, la pollution.
La réalisatrice Ursula Meier n'explique rien. Parabole, peut-être, de la vie moderne et de ses contingences néfastes, le sujet fait moins réfléchir que ressentir. On éprouve avec les personnages la tranquillité et l'intimité perdues et le retour, comme une calamité, de la civilisation que la famille a fuie. Insensiblement, le récit se dramatise , le stress succède à la fantaisie et à l'insouciance lorsqu'il devient nécessaire de se protéger par tous les moyens de l'invasion automobile. "Home" offre un contraste insolite et des scènes saisissantes par son improbable promiscuité entre la maison et une voie rapide d'abord vide puis surchargée, tout en proposant un scénario abouti et maitrisé que je juge, partialement, plus plaisant dans la légèreté que dans la gravité.
La réussite de Home tient à la conversion d’un regard curieux sur une famille vivant dans une maison mitoyenne de l’autoroute en réflexion sur les liens qui unissent ses membres et, de façon plus générale, sur la bizarrerie fondamentale qui les concilient voire qu’ils créent les uns avec les autres. Il choisit de composer une galerie de personnages binômes, à l’exception du fils : les parents fonctionnent par deux jusqu’au conflit qui les sépare – rester ? partir ? –, les filles s’opposent sur leur rapport au corps et à la nudité, l’une prenant des bains d’eau avec son frère et de soleil sur la pelouse, l’autre cachant des formes qu’elle trouve ingrates et avec lesquelles elle peine à vivre. Julien apparaît aussitôt tel un électron libre : toujours en mouvement, il parcourt l’autoroute à pied ou en vélo, saute dans la piscine, témoigne d’une vitalité qui est celle de l’enfance.
Le long métrage offre ainsi une puissante métaphore de cette perte de l’insouciance et de l’innocence due à l’adolescence et accélérée par la famille, puisque la remise en l’état de la route conduit à des questionnements d’ordre intime, à une prise de conscience de son corps, à un repli sur soi et en soi qu’incarne à terme l’enferment des membres de la famille dans la maison murée de la porte aux fenêtres. Ursula Meier construit progressivement une psychose collective qui résulte de la mise en commun et de l’exacerbation des névroses individuelles ; son refus d’appartenir à un genre défini lui permet une liberté tonale appréciable qui assure spontanéité et surprises ; notre intérêt se voit constamment relancé, tendu vers un avenir en point d’interrogation. Elle réunit en outre un casting parfait et trouve dans le couple parental Isabelle Huppert/Olivier Gourmet le choc de deux forces vives.
Premier long-métrage de la réalisatrice franco-suisse Ursula Meier, Home nous embarque au cœur d’une famille vivant à la marge dans une maison située au bord d’une autoroute désaffectée. Lorsque la voie rapide est remise en circulation, les membres de cette drôle de famille vont devoir trouver des trésors d’inventivité pour s’adapter au passage ininterrompu de centaines de voiture sous leurs fenêtres. L’autoroute va alors devenir un personnage à part entière du film, conditionnant chaque instant de vie du couple et de ses trois enfants. Saluons tout d’abord le casting canon de cet anti-road-movie : Isabelle Huppert, Olivier Gourmet, Adélaïde Leroux, Madeleine Budd, et le génial Kacey Mottet Klein, véritable révélation, irrésistible avec sa bouille de garçon d’une dizaine d’années. Saluons ensuite la mise en scène de ce film qui oscille avec une grande maîtrise entre comédie, burlesque, fantastique et drame social. Une franche réussite, que la réalisatrice confirmera quatre ans plus tard avec L’enfant d’en haut.
une première partie sympa mais un peu longue, puis la descente aux enfers. Si l'idée paraît bonne, cela devient du grand n'importe quoi. Quant au final, il fallait bien finir le film.
Sorte de fable moderne : comment vivre près d'une autoroute et refuser de partir. Destruction de la famille. Tout le film est centré sur la maison et ses habitants, et la vie y est montrée jusqu'à l'absurde, le bruit détruisant tout. Scénario original, une réalisation très correcte et des bons acteurs. Malgré tout, une certaine déception due sans doute au jusqu'au boutisme de la cinéaste, ce qui en fait un film très désespérant (et un peu irréel).
Bien entendu le contexte est exagéré : maison à quelques mètres de l'autoroute, chemin d'accès du mauvais côté, facteur et enlèvement des ordures également, mais l'eau, l'électricité et le téléphone arrivent très bien (à travers champs sans doute !). Vraisemblablement, ce contexte est fait pour accentuer le côté "barrière". Les acteurs sont plutôt bons, et l'histoire vire assez vite à l'angoisse. Les parents ne souhaitent pas déménager et il s'ensuit donc la mise en oeuvre d'une sorte de cocon infernal, triste à en pleurer, dont chacun peut (ou pas) sortir.
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3,0
Publiée le 7 octobre 2016
Rèalisè en 2008, "Home" n'est pas une oeuvre rèaliste mais une fable avec une certaine poèsie dans la manière dont c'est filmèe! Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les personnages de cette drôle d'histoire ont une grande libertè! Certes, il y a un rèalisme psychologique mais "Home" va au-delà de ça! C'est vraiment le rècit d'une famille prise dans une situation improbable, un peu comme ça se fait dans un conte finalement! Sur un sujet aussi « casse gueule » , tous les dèrapages ètaient à craindre! il n'en est rien! Le film est original et laisse la porte ouverte à beaucoup de choses! Qui mieux qu'Isabelle Huppert pouvait interprèter cette mère de famille vivant avec son mari (Olivier Gourmet, excellent comme toujours) et ses trois enfants sur un tronçon d'autoroute à l'abandon ? On comprend que notre grande star française ait ètè fascinèe par ce personnage hors du commun, quasi-reflet de son image d'actrice aimant prendre des risques! Etrange paradis que ce tronçon E57 avec des couleurs qui èclatent mais gare quand même à l'asphyxie due au CO2...
Un film un peu bancal : le scénario tient relativement debout, l'action est relativement lente... Il n'y a pas justement de vrai action même si plusieurs péripéties rythment le film. Pas vraiment de fin convaincante.. bref, entre les acteurs qui n'actent pas, l'action avec peu d'action et la fin qui n'est pas une fin, seul le scénario ,le jeu d'acteur et les décors rattrapent le drame !
Un film où on se surprend soi même en le suivant avec appétit malgré les manques dans le scénario et dans les personnages. La situation de départ singulière explique en partie cela mais il y a aussi un style puissant et des acteurs qui jouent justes.
Un décor étonnant, presque surréaliste. Une famille en marge, qui n'en finit plus de s'isoler du monde. Un sentiment de paranoïa grandissant, jusqu'à l'absurde, jusqu'à la folie collective, sous l'impulsion d'une mère borderline. Ce glissement progressif, cette lente plongée dans les névroses familiales, Ursula Meier les exécute avec un art très maîtrisé de l'étrangeté. Belle exploitation graphique des espaces (extérieurs et intérieurs), jeux de lignes, de couleurs, de matières, travail du son... Visiblement très inspirée, la réalisatrice développe ainsi tout un faisceau d'interactions entre environnement physique et espace mental. Elle laisse le champ libre à diverses interprétations psychologiques ou psychanalytiques autour des représentations de la maison et de la famille (refuge et prison), dans une société présentée comme agressive, où la communication semble véhiculer une menace, où la tentation du repli répond à un besoin de protection. Déroutant, ce road-movie immobile est également assez fascinant.
Enfin un bon film Suisse... je n'ai pas vu un film suisse moderne aussi bien...il faut dire que j'en regarde rarement meme si je suis suisse... notre cinema ne casse pas la baraque...mais vu la taille du pays on a quelque excuse... je sais que le cinema suisse a connu des temps plus riche dans les annees 70 et 80...
Ursula Maier fait fort et me rappelle ce temps de l'age d'or du cinéma suisse... le style et ressentis est assez semblable...ce film Home est une métaphore ...peut on encore vivre en dehors du temps...de la modernité...peut on fuire sans en subir des conséquences plus tardive et plus grave... se mettre des oeillères...le film a été tourné en Bulgarie mais cela pourrait être un peu près n'importe ou...n'importe ou le bitume gagne du terrain... les tout premiers automobilistes de l'autoroute se croient au far-west ...un pseudo terrain a conquérir... si ce sont les dernières conquêtes de l'homme alors je ne veux pas être de la partie...(au fond ils ne savent pas ou ils courent)...
Certains tréfonds sous-marins sont les véritables dernières route à découvrir sur cette planète bleue...
Moi qui adore Isabelle Huppert j'ai été vraiment déçue ... C'est un film qui se veut surréaliste, hors du temps, mais qui au final sonne faux. Dommage, car le sujet était bien trouvé et prometteur ....
Un film mélo-dramatique, qui mélange humour, amour et haine. Un premier film parfaitement réussi bouillonnant d'évasion, de bohémie, et de couleurs. Un petit morceau de vie à ne pas manquer, on valse entre délires paranoïaques et problèmes psychologiques, on jongle entre rêve et réalité. A voir de toute urgence.
Un film surréaliste à tous les points de vues ! Huppert et Gourmet forment un duo de talent, rien à redire. Ok la mise en scène est pas mal et la photographie également, mais en dehors de la première partie du film qui est originale, le reste frole avec le grand n'importe quoi, les réactions humaines des protagonistes de l'histoire sont invrésemblables également ! A moins que de se la jouer intello et d'écrire une critique (critique réelle prise au hasard d'un magazine) :" (...) entre psychodrame effleuré par l'aile du fantastique et méditation politiquement très incorrecte sur notre civilisation, confirme superbement l'impression inaugurale : une cinéaste est née." Et bien on S'ennuie !!