L'histoire d'une maison, près de la fontaine, qui sent bon le bitume et l'adversité.
Il ne faut pas prendre ce film comme une histoire, mais comme un conte, attention, un conte pour adulte, vue la nudité générale et les comportements un peu limite des parents avec leur marmaille. 68 a mal vieilli en ce qui concerne la mixité adultes enfants post pubères.
Ce n'est pas non plus un conte drôle ou gentil, ça se passe mal, ça se finit pas si bien que ça, c'est un conte sur la famille comme entité dangereuse et liberticide parce que cocon facile quand il ne reste rien ou que l'inconnu fait peur.
C'est justement l'idée invraisemblable de départ et son traitement raisonné qui fait passer le propos très dur sur l'immaturité des parents en manque de repères, et c'est la plus belle réussite de ce film original, assez beau, presque fascinant.
Néanmoins, ça reste un film d'auteur, un peu long, pas destiné à tous les publics, loin de là. Pour un premier coup d'essai, c'est presque un coup de maître, sans doute grâce aux excellents acteurs, très à l'aise, et même plus dans cet exercice de style. Mention spéciale à Olivier Gourmet, méconnaissable en « vieux » premier, c'est sûrement celui qui s'est le plus éclaté sur le tournage et c'est un vrai plaisir pour tous. l'exceptionnelle Isabelle Huppert est comme d'habitude à l'aise sinon naturelle dans ce type de rôle de déjantée douce. Heureusement que Chabrol lui a offert un personnage « normal » il n'y a pas longtemps, sinon, on croirait à un enfermement volontaire. Le petit gars est quant à lui très rafraichissant.
Dans tous les cas, un vrai film original à voir.