Plus besoin de présenter « Big » John Carpenter tant sa filmographie parle pour lui ("Assaut", "Halloween", "Fog", "New York 1997", "The Thing", "Christine", "Prince des Ténèbres", "Invasion Los Angeles", "L’ Antre de la Folie"). Et John décide une nouvelle fois (à l’instar de "The Thing") de rendre hommage à l’un de ces films cultes en en faisant un remake. Cette fois-ci, le monsieur a choisi "Le Village des Damnés", grand classique du fantastique réalisé par Wolf Rilla en 1960. Et encore une fois, Big John arrive à transcender le film d’origine en l’améliorant avec ce qui lui faisait défaut : développement du récit mieux maîtrisé (avec notamment une introduction présentant subtilement les protagonistes et le village avec le fameux incident) et bien mieux réparti sur la longueur (le film fait 1h40 contre 1h15 pour l’original !), un peu plus de « drames » provoqués par les enfants les rendant encore plus terrifiants (comme le destin funeste de la femme du docteur, le « saut de l’ange » du technicien de surface de l’école ou cet effroyable massacre de policiers !!), une ambiance encore plus angoissante grâce à une musique stressante judicieusement utilisée (mais ça, c’est le petit plus Carpenter !) et des effets spéciaux impressionnant (un très bon point pour les yeux des gamins dont la couleur évolue en fonction de la puissance qu’ils déploient). Carpenter arrive même à s’éloigner de son modèle en proposant des idées originales et qui servent bien le film, comme le personnage de Kirstie Alley qui permet de justifier l’omniprésence du gouvernement sur le terrain ou encore le fait que les enfants soient toujours deux par deux en « couple » et que l’un deux, n’ayant pas sa « moitié », arrive mieux à comprendre et ressentir comme les autres humains. Et puis le film demeure aussi une incroyable confrontation entre le docteur, incarné par un Christopher Reeve au mieux de sa forme et plus charismatique que jamais ; et sa fille Mara, leader des enfants absolument flippante (bravo à la petite Lindsay Haun qui parvient à surpasser la prestation déjà impressionnante de Martin Stephens dans le film de 1960 !!) Carpenter nous prouve une fois de plus que la peur c’est son dada et qu’un remake peut être bon, et même meilleur, que le film original !