Le cinéma suédois connaît aujourd'hui un nouveau souffle. Suivant la tradition auteuriste initiée par Ingmar Bergman, les jeunes cinéastes suédois s'expriment en dehors des sentiers battus refusant tout compromis et allant jusqu'à fonder leur propre maison de production pour jouir d'une totale liberté créative. Ruben Östlund, Jens Jonsson, Jesper Ganslandt ou Tomas Alfredson en sont les chefs de file.
Si les sujets empruntent des expressions différentes, violence, satire, drame, les films ont pour point commun de remettre en question la linéarité narrative, les frontières entre fiction et documentaire mais aussi de placer l'homme et ses interrogations existentielles au centre de leurs propos.
Réalisé avec peu de moyens, le film Adieu Falkenberg revendique son côté non conventionnel en faisant appel davantage au côté émotionnel, en s'affranchissant des contraintes narratives et en privilégiant la beauté des images poétiques et naturalistes.
A cet égard, on peut aussi citer Morse de Tomas Alfredson, comme preuve du renouveau de cette nouvelle vague suédoise.
"Il s’agit d’un film sur des garçons. Non d’une histoire sur l’amour entre personnes du sexe opposé, mais sur l’amitié et l’amour qui unit des garçons." Le réalisateur annonce qu'il préparera un film sur les filles la prochaine fois, juste histoire de rétablir l’équilibre...
Falkenberg a été produit par Anna Anthony pour Memfis Film. Au cours des dix dernières années, Memfis Film a pris en charge la production de beaucoup des plus grands succès du cinéma scandinave, dont Fucking Åmål, House of Angels, Jalla! Jalla!. En outre la société a co-produit plusieurs films de Lars von Trier, parmi lesquels Dogville ou Breaking the Waves et Dancer in the Dark, tous deux primés à Cannes.
Falkenberg est une ville de Suède où est né et a grandi le réalisateur Jesper Ganslandt. Il la décrit comme : "une belle petite ville en bord de mer". C’est un lieu de villégiature estivale, particulièrement accueillant, très animé l’été. "Tout culmine pendant cette saison : touristes, plages, carnaval. Pendant l’hiver, néanmoins, la ville tombe en hibernation et devient froide, déserte et immobile, plus rien ne s’y passe...", affirme-t-il.
Le réalisateur Jesper Ganslandt s’exprime sur ses souvenirs de Falkenberg : "Je n’ai jamais considéré Falkenberg comme un lieu où la culture serait appréciée et encouragée. Une fois, il y a eu une exposition d’oeuvres d’art réparties à travers toute la ville - je crois que ça s’appelait « Sculpture 97 ». Toutes ont été vandalisées, brûlées ou démolies. C’est la petite ville typique, fortement repliée sur elle-même, en particulier parmi les plus de 50 ans. Les plus jeunes n’aspirent qu’à s’en aller et voir le monde. Moi aussi je voulais partir."
Jesper Ganslandt, réalisateur du film explique : "Le regard porté par la société sur les stupéfiants m’intéresse beaucoup, genre tout le débat alcool contre cannabis, mais le film ne prend pas parti et n’a rien à voir avec mon opinion sur les drogues. Ça fait partie du film, mais ça n’en est pas plus le sujet que le goût de John pour les céréales ou même pour le bacon…"