Le réalisateur a passé quelques mois à Combalimon. Il explique : "Jean m'a proposé de m'installer dans une vieille caravane à côté de la ferme. Mais j'avais besoin de garder un peu de distance pour ne pas me laisser aspirer par le personnage. Je me suis installé à Saint-Urcize, à 4 kilomètres de Combalimon. Tous les jours, je faisais le trajet à pied, le matériel sur le dos. Ce fut une expérience un peu ascétique. J'étais dans un état de concentration, de disponibilité et d'écoute intense. D'ailleurs, l'expérience humaine que j'ai vécue là-bas dépasse celle du film. On a passé des heures à parler, à se promener, à travailler... Mon premier séjour a duré deux mois ; jusqu'à ce que je me lève, un matin, en réalisant que je ne supportais plus ni la caméra, ni le micro, ni la ferme, ni Jean. Je suis revenu plusieurs mois après, pour une durée de trois semaines, et une dernière fois, quelques jours, pour terminer le film."
Pour son premier film, le réalisateur Raphaël Mathié confie : "Travailler seul, au son et à l'image, me paraissait nécessaire pour mieux éprouver la respiration du lieu, sonder la solitude de mon personnage, respecter son intimité. De même m'a semblé évident le dispositif du cadre fixe pour questionner l'immuabilité de son monde, mais aussi pour l'inscrire dans un temps autre, plus archaïque, plus universel, qui est celui du nuage qui passe, de la feuille qui tombe, de l'araignée qui guette sa proie..." Sa démarche est de questionner la condition humaine en lui opposant l'infini de la nature. "Au-delà de la fin d'un monde, le film questionne la solitude d'un homme au crépuscule de sa vie, interroge sa fragile et urgente quête de transmission. Le plan fixe délimite un "bloc temps" dans lequel les choses se meuvent. Le plan fixe transforme le regard et le regard transforme le monde ; la poésie s'opère ! Je suis aussi sensible à la peinture et j'aime l'idée de devoir composer dans un cadre."
Dernière saison a reçu le Prix du Regard social lors des 17èmes rencontres Traces de Vies de Clermont-Ferrand, celui du meilleur documentaire francophone à Altermedia Songes d'une nuit DV à Paris ainsi que le Prix spécial du jury au Festival international de Seattle. Il a également été nominé au Festival International du Film Documentaire d'Amsterdam, puis en France, par la Sélection ACID Cannes 2007, par les Etats généraux du film documentaire à Lussas, au Festival International du Film d'Environnement de Paris, aux Rencontres du cinéma français de Pau et au Festival Entrevue de Belfort.