Choke : les secrets du tournage

Choke est le deuxième film tiré d'un roman de Chuck Palahniuk, après Fight Club de David Fincher (1999).

Choke (le film comme le roman dont il est tiré) risque de dérouter les amateurs de bons sentiments, puisqu'y sont abordés la démission des parents face à l'éducation des enfants, la sexualité débridée, les excès de la société de consommation, les addictions, l'histoire coloniale et ses reliques sacrées, les dérives abyssales du corps médical, les arnaques sans scrupules, le sentiment d'échec et le pouvoir à la fois transcendant et effrayant de l'amour.

Choke est le premier film réalisé par l'acteur Clark Gregg, vu dans Usual Suspects, En bonne compagnie ou Iron Man, et qui tient ici le rôle de Lord High Charlie.

Pour adapter le roman de Chuck Palahniuk, Clark Gregg a puisé son inspiration dans la musique du groupe Radiohead... sans même savoir que l'auteur avait fait la même chose pendant l'écriture de Choke.

Pour créer Colonial Dunsboro, le parc d'attractions historique dans lequel travaille Victor, Chuck Palahniuk a dit s'être inspiré de l'expérience d'amis ayant travaillé à Disneyland, où un acte d'insubordination peut valoir un blâme à ses employés.

Pour créer Colonial Dunsboro, le parc d'attractions historique dans lequel travaille Victor, Chuck Palahniuk a dit s'être inspiré de l'expérience d'amis ayant travaillé à Disneyland, où un acte d'insubordination peut valoir un blâme à ses employés.

Si Tim Orr, le directeur de la photo, a utilisé une pellicule 16mm, ce dernier a tout de même souhaité se démarquer du style sombre et réaliste de la plupart des films indépendants, préférant plonger Victor et ses acolytes dans un monde aux tons plus chatoyants.

Choke a été tourné en l'espace de 25 jours, dans le comté d'Essex, dans le New Jersey (Etats-Unis), où se trouvaient la plupart des des éléments de décor dont la production avait besoin (hôpital psychiatrique désaffecté, village colonial en parfait état, zoo), et qu'elle a pu utiliser gratuitement, de la même façon que l'équipe de la série Les Soprano.

Anjelica Huston, qui incarne ici la mère de Victor, est assez familière des rôles de mères excentriques, comme en témoignent celles qu'elle a interprétées dans Les Arnaqueurs ou A bord du Darjeeling Limited.

Afin de mieux cerner le rôle de Victor, Sam Rockwell a participé à des séances de thérapie de groupe pour obsédés sexuels, avant de visionner un documentaire sur ces gens, et de lire plusieurs fois le roman de Chuck Palahniuk. Mais son plus gros défi a, sans conteste, été d'apprendre à s'étouffer sur commande : s'aidant de morceaux de pastèque, le comédien a d'ailleurs été si convaicant que le reste de l'équipe se voyait déjà en train de lui faire un massage cardiaque.

Sam Rockwell voit en Victor, son personnage, un "Casanova profondément désaxé", et un croisement entre Jack Nicholson dans Cinq pièces faciles, Paul Newman dans Luke la main froide, Albert Finney dans Tom Jones, John Travolta dans La Fievre du samedi soir, ou encore Billy Bob Thornton dans Bad Santa.

Au moment de choisir un acteur pour interpréter le rôle de Victor, Clark Gregg a immédiatement pensé à Sam Rockwell, avec qui il avait travaillé dans une pièce il y a quelques années : "Il m'a toujours semblé être l'homme de la situation car il sait prendre des risques tout en étant parfaitement crédible. En plus il ne ménage pas ses efforts. C'est un très gros bosseur. Il s'est passé l'enregistrement du livre en boucle tout au long du tournage. Lorsque, par la suite, j'ai visionné les rushes, je me suis rendu compte qu'il avait mêlé ses passages préférés du roman à ses impros.

Trouver les acteurs à même de camper l'atmosphère recherchée n'a pas été une mince affaire. Mais les producteurs de Choke ont pu compter sur l'aide de Mary Vernieu, productrice exécutive et surtout directrice de casting réputée, qui a notamment collaboré avec Quentin Tarantino, David O. Russell et Darren Aronofsky. Au final, ses choix se sont avérés bons, puisque les comédiens ont été récompensés, en 2008, par un prix collectif d'interprétation au festival de Sundance.

Emballés par le projet, les membres d'ATO Pictures, qui produit le film, étaient prêts à prendre un risque majeur en pariant sur Clark Gregg, qui signe là son premier long métrage : "Dans bon nombre de films indépendants, le risque concerne le réalisateur", raconte le producteur Johnathan Dorfman. "Nous avions déjà collaboré avec un tout jeune réalisateur [George Ratliff] sur Joshua, et nous avons été sensibles au fait que Clark était déjà un scénariste réputé, que ce n'était pas un débutant, qu'il maîtrisait très bien les enjeux du film et qu'il était passionné par le projet. Il a fait preuve d'une grande maturité dans le traitement du scénario et il savait, très en amont, comment trouver le bon dosage entre comédie et drame."