Dans le vaste océan des adaptations cinématographiques de super-héros, "The Amazing Spider-Man" de Marc Webb se pose comme une vague curieusement mitigée, ni tout à fait déferlante, ni tout à fait apaisée. Ce renouveau de la saga arachnéenne tisse une toile entre l'hommage et l'innovation, mais sans jamais réellement capturer l'essence vibrante et révolutionnaire de son protagoniste emblématique.
Le choix d'Andrew Garfield pour revêtir le costume de l'homme-araignée apporte une fraîcheur indéniable au personnage de Peter Parker. Garfield, avec ses yeux éloquents et son agilité de funambule, incarne un Spider-Man à la fois vulnérable et intrépide, un adolescent en quête d'identité, balançant entre l'ombre de son passé et la lumière de sa vocation héroïque. Emma Stone, en Gwen Stacy, offre une performance tout en nuances, équilibrant intelligence et sensibilité, servant de contrepoint humain au monde surhumain de Peter.
La direction artistique et les effets spéciaux méritent également leur part d'éloges, reconstituant New York dans une palette qui oscille entre le crépuscule des doutes et l'aurore des espoirs. La 3D, utilisée avec parcimonie, ajoute une profondeur littérale et métaphorique, nous plongeant au cœur de l'action, suspendus aux fils de l'araignée.
Pourtant, malgré ces éclats de brillance, le film s'empêtre dans les fils de sa propre toile narrative. Le récit, tentant d'entrelacer les mystères familiaux de Peter avec son ascension en tant que héros, se révèle par moments aussi prévisible que les schémas d'une bande dessinée. Les antagonistes, bien que portés par des performances solides, notamment celle de Rhys Ifans en Dr. Connors / Le Lézard, manquent cruellement de la profondeur et de la complexité qui auraient pu les hisser au panthéon des grands vilains de l'univers Marvel.
La réalisation de Marc Webb, bien qu'habile dans les séquences intimes, peine à insuffler la même énergie et la même inventivité dans les moments d'action, qui, bien que spectaculaires, semblent parfois déconnectés de l'émotion et de l'urgence qui devraient les sous-tendre.
En définitive, "The Amazing Spider-Man" se balance avec une aisance certaine mais manque le coup de grâce qui aurait pu le propulser au-delà des gratte-ciels de la médiocrité. Ce n'est ni un échec retentissant, ni une réussite éclatante, mais un entre-deux, où chaque bond en avant semble contré par un retour en arrière, chaque envolée par une retombée dans les filets de l'oubli. Une toile inachevée, certes, mais qui, dans ses mailles les plus serrées, capture par instants la lumière scintillante de ce que pourrait être un grand film de super-héros.