Parce que je suis idiot et que je n'avais pas vu que j'avais le film en version longue je me suis tapé sa version tronquée de 10 min, j'espère que je n'ai pas manqué grand chose de grandiose. Je tacherais de la voir peut-être dans 5 ans... Sinon, le film met vraiment du temps à démarrer, on a des scènes toutefois sympathiques deci delà mais rien d'exceptionnel, des coups de théâtre qui forcent l'attention jusqu'au grandiose qui ne cesse de grimper toute la dernière demi-heure pour atteindre le sublime. Alors je ne connais pas Ringo Lam mais en tout cas on sent bien que c'est To qui contrôle le film, je veux dire on sent pas vraiment la patte de Hark et c'est pas plus mal parce que je l'apprécie beaucoup moins (sans qu'il soit mauvais) il est trop nerveux, hystérique avec ses montages épileptiques (c'est super mais ça ne laisse pas trop de place à la poésie alors que To...). Je reviendrais donc sur le final mais d'abord il faut souligner le travail fait sur la lumière qui est vraiment sublime, intriguant, plein de mystère. L'intrigue on s'en fiche un peu, on a un mcguffin comme dans Election, les trahisons on s'en fiche pas mal, je veux dire c'est pas l'essentiel et puis on a pas quelque chose de vraiment fort et beau comme dans Exilé, on sent pas vraiment l'amitié qui lie les personnages et je pense que si toute la première partie était plus centrée là-dessus que sur son histoire de casse bah le film aurait vraiment pu être un chef d'oeuvre au lieu de se contenter d'être excellent parce qu'il faut attendre la toute fin du film pour que ça démarre. Et j'y viens. Des fois chez To ça marche comme ça : on a un film sympa, bien mis-en-scène et tout d'un coup, souvent vers la fin, il se décide à mettre une scène magistrale, le genre de scène qui touche au divin, à la perfection, à l'absolu, de la pure mise-en-scène, de la maîtrise parfaite, ses meilleurs films sont quand il le fait tout du long (oui ce mec est capable de ça). Là ça démarre vraiment quand la femme danse avec son mari qu'elle a trompé un couteau à la main, et puis c'est parti, un disjoncteur, des jeux de lumière, des allés-retours, de la grande classe, de la tension pas possible, mais ce n'est pas grand chose comparé au dernier plan. J'adore ça chez To c'est qu'il sait comment finir son film. C'était déjà le cas avec Exilé, c'est le genre de truc si t'as un plan en plus ça foire, si ton montage ne coupe pas à la seconde près ça foire. Et bah ça ne foire pas. La voiture qui passe devant l'auto-stoppeur, on le regarde dans son manteau sous la lumière du réverbère et elle continue sa route, bref, du grand art, c'est beau, c'est de la véritable poésie et ça tient à rien, c'est minimaliste et tout à fait puissant. Bref vous l'avez compris, vous auriez tort de vous priver d'un tel génie quand bien même il faille attendre 1h pour que ça démarre.