Une note moyenne pour un film que j’ai très moyennement apprécié. Cela est dû en grande partie au fait que ce ne soit pas un biopic normal. Alors certes c’est inattendu de s’attarder sur la vie de Thatcher en dehors du pouvoir, mais pour ceux qui ne connaissent pas bien ce personnage c’est dommage car on passe à côté de pas mal de choses intéressantes. Puis il y a deux lectures du film : le simple spectateur va s’emm.erder ferme, celui qui essaie de voir plus loin que la simple image montré va voir des sens cachés assez révélateurs. Par exemple : son départ devant des enfants la suppliant de rester, pour montrer qu’elle va à l’encontre de la condition du moment de la femme, et qu’elle reste déjà assez dure envers sa famille, quitte à la perdre un peu. A la fin, débarrassée de sa condition de ministre et de femme publique elle s’ouvrira plus à sa fille. La fin justement, vider les affaires de son mari qui, du coup, ne revient plus en hallucinations est sympa. Cependant, c’est surtout après qu’il faut voir qu’il quitte la pièce dans un sens, vers un couloir sombre, tandis qu’elle part dans l’autre sens, vers une fenêtre lumineuse, mais au bout ils vont dans la même direction (inéluctable).
Hormis cela l’oscar pour Meryl Streep est mérité, elle joue vraiment très justement une telle femme. Par contre, à ses côtés c’est très discutable, des prestations assez moyennes, mais ça fait plaisir de revoir Giles de Buffy. La musique est belle, le classique est trop rare dans les long métrages, mais malheureusement ça ne colle pas à toutes les situations. Les décors sont recherchés, rien à signaler niveau dialogues, peu de FX mais de bon niveau et la trame est innovante. Concernant cette dernière c’est d’ailleurs un problème, voir le principal mauvais point.
En effet, le montage ou la réalisation est calamiteux. Dans les faits on passe de Tatcher vieille, à jeune, à sa position de 1er ministre, puis on revient, et on repart à sa solitude, puis ailleurs… Le tout sans unité de temps, ni repères mais beaucoup de longueurs inutiles (la majeure partie de sa vie privée est longue et inintéressante). Du coup le rythme est cassé sans cesse, et même si on peut y voir des subtilités ça demeure lourd et maladroit.
Le pire pour un biopic reste qu’on a l’impression que l’histoire pourrait être celle d’une vieille veuve banale. Je doute que quelqu’un ne connaissant pas la vie de Margaret la découvre vraiment grâce à ce long métrage. Je dirais même que si on la connait pas on ne comprend pas grand-chose, donc du grand n’importe quoi puisque le film n’est ni vraiment sur une veuve attristée victime d’hallucinations, ni sur une ancienne gloire politique dont on parle très peu. Dommage car mieux maitrisé l’ensemble aurait pu être du niveau d’un chef d’œuvre, tant critique que pour les spectateurs lambda, mais se mettre sur 2 « intrigues » ne réussit pas.