Il y a eu The Lady tout court, film bien médiocre sur Aung San Suu Chi. Maintenant, The Iron Lady (surnom idiot d'ailleurs. Le fer, ça rouille, et quand c'est bien rouillé, ça casse. C'est la Dame d'acier qu'il eût fallu surnommer Maggie!). Dans les deux cas, les dames ont été épaulées, aidées, aimées, portées par un super bon mari. Bon, faut avoir un mari amoureux et dévoué pour réussir dans la politique? Mauvaise nouvelle pour les amazones.... Et non seulement ça, mais Maggie a eu aussi un papa-supporter, épicier-maire de sa petite ville, si fier que fifille rentre à Oxford.... Comme la dame de Rangoon avait l'image idyllique d'un père.... Mauvaise nouvelle pour les orphelines!
Quant au prochain biopic, sera ce The Silicon Lady, sur? bon, là, il y a le choix, je vous laisse deviner......
Hélas, hélas, le film de Philippa Llyod est encore pire, bien pire, que celui de Besson. Nous voilà immergés dans l'appartement où Maggie vit avec son Alzheimer..... et son défunt mari. Elle voit son mari partout. Elle lui parle, il lui parle.... Mais elle peut encore, dans un dîner par exemple, aligner une longue phrase politique qui semble chargée de sens. Tout ça ne ressemble pas tellement à de l'Alzheimer mais peu importe: commencer par la fin et repartir ensuite en flash-back, c'est un procédé. Qui est souvent employé, pour le pire ou le meilleur. Hélas, ici, c'est le pire, car on y revient sans cesse: une scène de la vie politique, et hop, retour à Maggie-gaga, etc, etc. La moitié du film se passe donc à contempler Maggie qui contemple le vide.
Meryl Streep n'est pas très jolie, avec son nez de traviolle. Elle est au delà de ça, et je crois que le film où elle m'a le plus épatée, c'est dans le diable s'habille en Prada où elle incarnait de façon hallucinante une femme mondaine et sophistiquée, tout le contraire d'elle! Ici, elle est ultra grimée mais il reste ses yeux, et dans ses yeux passe tout Alzheimer, ce mélange d'incompréhension, de détresse et de vide -sublime regard! Par contre, lorsqu'elle incarne Margaret Thatcher dans toute sa gloire, on n'y croit pas vraiment. Lorsque la dame de fer est arrogante, ce qui lui arrive souvent, Meryl est souveraine; Maggie avait, inéluctablement, l'air d'une boutiquière...La Streep est bien trop bien pour la Thatcher...
De la politique on n'apprendra pas grand chose. Que la débutante en politique ait été snobbée par l'establishment mâle et aristocratique, et qu'elle ait gagné la rendrait plutôt sympathique. Tiens, on revoit les Falklands. (On avait oublié que cette mini gueguerre avait quand même été meurtrière.) Cela la ferait plutôt passer pour une femme de conviction. La grève de la faim des Irlandais, la répression de la grêve des mineurs, tout ça passe en deux temps trois mouvements, sans qu'on puisse évaluer l'égoïsme, la dureté de coeur de cette femme. On aurait bien aimé une scène aussi avec Elizabeth, dont on sait qu'elle détestait son premier ministre...
On mettra une petite étoile à l'épatant Jim Broadbent, époux persifleur.... mais pour le reste, faut le dire: c'est un navet.