Avec ce film, le réalisateur Patric Jean souhaitait avant tout ouvrir le débat : "Je pense qu'un film est le produit d'une époque et non l'inverse. On ne bouleverse pas la structure sociale avec un livre ou un film. Sans quoi Beauvoir ou Foucauld l'auraient fait avant moi et bien mieux. J'espère donc provoquer le débat, le questionnement évidemment. Je m'adresse à des spectateurs qui n'ont sans doute pas conscience qu'ils jouent au quotidien des rapports de domination masculine. Je rêve de les faire douter. Hommes comme femmes."
Pour approcher certains hommes, le réalisateur a dû emprunter une fausse identité et littéralement infiltrer des milieux "masculinistes".
Dans le cadre de la promotion de son film, le réalisateur avait préparé un voyage au Québec. Mais quelques semaines avant, il fut victime de menaces de la part de groupes "masculinistes" qui l'ont forcé à repousser sa venue. Les forums de son site Internet ont également subit de nombreuses attaques.
Patric Jean explique pourquoi il s'est intéressé au cas du Quebec : "Je voulais parler de ce pays parce qu'il a vingt ans d'avance vis-à-vis de la place des femmes dans la société. Ce qui m'intéressait, c'était de montrer comment, dans une telle société, une force de réaction contre-émancipatoire se fait jour - comme chaque fois qu'il y a des progrès politiques et sociaux. Ce que les Américaines appellent le "backlash" et les Québecoises le ressac.Pour le reste, le fondement des choses est comparable. Francine Descarries le dit bien dans le film : "On entretient l'illusion de l'égalité chez les femmes blanches d'une certaine classe sociale des pays du nord"."
Le tragique massacre de l'Ecole Polytechnique en décembre 1989 a fait l'objet d'un long-métrage : Polytechnique de Denis Villeneuve présenté à la Quinzaine des réalisateurs, à Cannes en mai 2009.
Avant d'entammer le montage, Patric Jean avait à sa disposition plus de 100 heures de rushes.
Avant La Domination masculine, le réalisateur Patric Jean s'était déjà intéressé à d'autres rapports de domination dans la sphère sociale. Il avait regroupé sa recherche dans le documentaire La Raison du plus fort en 2005.