Camila Guzmán Urzúa est Chilienne mais a vécu toute son enfance à Cuba, après que sa famille ait décidé de fuir la dictature d'Augusto Pinochet. Elle quitte Cuba à l'âge de 19 ans (en 1990) pour l'Europe, ou elle vit encore aujourd'hui. Le Rideau de sucre, son premier film, a été l'occasion pour elle, de revenir sur les terres de son enfance, à la Havane.
A ce propos, la réalisatrice confie C'est un sujet auquel je pensais avant même de savoir que j'allais devenir réalisatrice. En fait, c'était une obsession qui est devenue un film. J'ai quitté Cuba quand tout allait bien. J'y suis retournée en 94 et il ne restait plus rien : c'était comme si mon pays d'enfance avait disparu. Cela m'a beaucoup angoissée et, dès lors, j'ai ressenti le besoin de retrouver ce pays d'enfance. (...) Le Rideau de sucre raconte l'histoire des " Pionniers " cubains dont j'ai fait partie pendant mon enfance. C'est un portrait de ma génération, une génération qui a vécu une expérience hors du commun. Nous avions 20 ou 22 ans au moment de la chute du Mur de Berlin, quand tous les idéaux avec lesquels nous avions grandi sont tombés. Cela a profondémentmarqué notre génération parce que nous étions en train de devenir adultes lorsque le monde a changé."
"Le point de départ de ce film était de rendre compte de cette réalité que nous avions vécue enfants, une expérience bien réelle, que le rideau de l'oubli est en train d'effacer.J'ai aussi voulu explorer ce qui est arrivé à cette génération de Cubains qui sont nés et ont grandi sous la Révolution et qui, en entrant dans l'âge adulte, ont vu tous leurs idéaux partir en fumée. Dans quel état la Révolution les laisse-t-elle aujourd'hui ? Où vont-ils ?" (Camila Guzmán Urzúa).
Camila Guzmán Urzúa est la fille du documentariste chilien Patricio Guzman, notamment réalisateur de Salvador Allende en 2004. Camila a assisté son père sur La Cruz del sur (1992) mais aussi sur Le Cas Pinochet (2001).
Le Rideau de sucre a obtenu diverses récompenses dans les divers festivals auquel il a été présenté. Le film a ainsi reçu le prix SIGNIS aux Rencontres Cinéma d'Amérique Latine à Toulouse, le prix Louis Marcorelles aux Cinéma du Réel de Paris et le prix FIPRESCI au festival de Buenos Aires 2007.