L'idée de départ du scénario semble plutôt séduisante et originale, vu que ce film est un des rares traitant du problème du racisme anti-blanc aux Etats-Unis. On s'attend donc un voir un film choc, coup de poing, et... pas tant que ça, avec un petit gout d'inachevé qui reste en plus, tant les bonnes promesses s'accumulent au fur et à mesure pour au final n'aboutir sur rien de bien concret, l'intrigue manquant cruellement d'un vrai suspense. Car le sujet principal de "Harcelés" est finalement plus une guerre des voisins comme on en voit chez Julien Courbet, avec coup bas en tout genre, excès de l'un pour énerver l'autre et le refus de céder et quitter sa propriété à cause de son con de voisin. Le racisme anti-blanc y est traité oui, c'est même le point de départ de l'embrouille, de la haine du personnage de Samuel L. Jackson, mais trop légérement, pas avec autant de force qu'on pouvait l'espérer, pas avec autant de poids qu'on en général les films traitant du racisme anti-noir. Il ne creuse pas assez le problème, il le montre mais en l'effleurant juste en surface. Tout du moins, les interprétations sont très réussies et deviennent même l'attraction principale, Samuel L. Jackson est excellent en flic strict et austère, pétant un gros cable et dépassant toutes les limites, caché derrière son apparence cool et détendu et derrière son humour particulier, les seconds rôles n'étant pas en reste en lui rendant parfaitement la pareille. L'affrontement psychologique virant sur l'affrontement physique entre son personnage et celui de Patrick Wilson est un des autres bons points, donnant au film du poids et de la profondeur, de l'intensité et des nerfs. Mais là aussi il faut déjà trop attendre pour que le film ne démarre vraiment et quand il est bien lancé, le thiller psychologique se termine comme souvent dans un final ressemblant plus au film d'action classique. C'est dommage car il y avait matière à faire mieux, et au final "Harcelés" est plutôt une petite déception.