Que dire... D'abord, qu'il ne fonctionne vraiment pas très bien, ce « After.Life ». Il hésite entre plusieurs genres : drame, fantastique, horreur, sans réellement convaincre dans aucun. Agnieszka Wojtowicz-Vosloo n'était probablement pas non plus la réalisatrice idéale pour mener le projet : suspense lourd et fort inégal, utilisation intempestive de la musique, grandes difficultés à rendre crédible un récit assez grandiloquent à pas mal d'égards, que ce soit dans le comportement de l'héroïne ou les motivations du « méchant », qui aurait sans doute pu être intéressant si ces propos n'étaient pas aussi souvent nébuleux. Pas mal de nudité gratuite, de situations invraisemblables
(franchement, qu'un tel psychopathe puisse sévir sans jamais être ne serait-ce que suspecté, c'est très étonnant : et comment peut-il savoir que ces victimes ne vont pas mourir sur le coup après leur accident ? Et pourquoi leur faire croire qu'elles sont mortes ? Parce qu'il pense sincèrement qu'elles seront plus heureuses dans l'au-delà ? Beaucoup de questions sans réponse alors que celles-ci auraient pu être passionnantes)
, avec apparitions cadavériques n'ayant pas non plus grande explication... Reste que dans sa logique lourdaude, le résultat est vaguement efficace. Aussi bancal et discutable soit-il, par quelques détails, le suspense fonctionne légèrement. On a quand même envie de savoir comment cela va se terminer, même si l'on devine aisément...
Sauf qu'en fait pas du tout
. Bon, du coup cela provoque encore d'autres questions et la façon de l'amener est hautement discutable, mais cette
« bad ending », rappelant presque celle de « L'Homme qui voulait savoir »
(en beaucoup moins bien) fait son petit effet. Une noirceur bienvenue, semblant aussi là pour que l'on garde avant tout ce souvenir et que le reste du film, beaucoup moins convaincant, soit éclipsé, ce qui n'est clairement pas le cas. Bref, sans passer un mauvais moment, ne serait-ce que pour la curiosité de voir Liam Neeson (plus monolithique que jamais, mais avec succès) en directeur de pompes funèbres machiavélique, voilà un thriller manquant régulièrement sa cible, faute de rigueur et de subtilité sur le fond comme la forme... Dommage.