Après Infestation qui faisait dans l’horreur/comédie j’avais envie de voir quelque chose de plus mystérieux, psychologique et angoissant, et vu que ma prochaine critique concerne un gros nanar il me fallait du lourd, du vrai cinéma.
Réalisé par Agnieszka Wojtowicz-Vosloo, mystérieuse femme qui n’a rien fait d’autres dans le cinéma, si ce n’est un court-métrage, Pâté, il y a 8 ans, primé de nombreuses fois dans divers festivals. Il n’y avait donc pas d’assurance de qualité, mais l’histoire, le casting et la bande-annonce avaient tout pour eux et annonçaient quelque chose d’assez original et intriguant.
Anna Taylor (Christina Ricci) est institutrice, et entretien une relation avec Paul Coleman (Justin Long). Malheureusement leur couple va mal et suite à une dispute elle prendra le volant et aura un violent accident. Son reveil ne se fera pas dans un hopital, mais dans un funérarium, dans lequel, le croque-mort, Eliot Deacon (Liam Neeson), lui annoncera qu’elle est décédée, et qu’il possède le don de communiquer avec les défunts dans le but de les accompagner dans la mort, partant sereins et oubliant leur vie terrestre.
D’abord dubitative, elle finira par y croire, pendant que son petit ami, persuadé qu’elle n’est pas morte, fera tout pour tenter de convaincre les autorités que tout cela n’est qu’une machination.
Le film réussit parfaitement son pari et nous fait nous demander du début jusqu’à la fin si oui ou non elle est bien morte, Liam Neeson étant particulièrement convainquant dans son interprétation, de même que Christina Ricci, qui nous glace le sang grâce à sa terreur communicative. A noter également que Chandler Canterbury assure parfaitement son rôle de jeune garçon morbide, fasciné par les veillées funéraires et suivant le croque-mort dans tous ses faits et gestes.
La mise en scène et l’écriture sont particulièrement bien agencés, enchaînant les preuves de sa mort et les preuves de sa vie. Par exemple elle ne sent plus son poux et elle n’est censée plus respirer, mais à un moment, faisant de la buée sur un miroir, le croque-mort l’essuie pour ne pas qu’elle s’en rende compte, de même qu’il lui administre un anesthésiant à chaque fois que quelqu’un lui rend visite. En contre-partie, elle n’éprouve ni soif ni faim alors que le film se passe sur trois jours.
Bref un mystère particulièrement efficace qui nous fait nous poser beaucoup de questions, tout comme le faisait le Sixième Sens.
Le croque-mort est-il un serial-killer et/ou a-t’il oui ou non un don ? Est-elle morte ou vivante ? Aucune réponse ne nous est clairement donnée, toutes les solutions étant possible, et contrairement au Sixième Sens (ou plus récemment Inception) prolonge le mystère dans notre imagination.
Si je devais trouver quelque chose à reprocher à After.Life ça serait l’exposition continuelle de la nudité de Christina Ricci. Bon ok elle est mignonne, on la voit nue une fois ça fait plaisir, sauf qu’à la fin on en a légèrement ras-le-bol, ceci n’apportant rien au film, si ce n’est un côté voyeur nécrophile de mauvais goût.
Mention spéciale pour Liam Neeson, que l’on avait pas vu depuis un moment, et que l’on retrouve avec un plaisir non dissimulé dans la peau d’un personnage complexe. A noter également que le rôle avait d’abord été prévu pour Alfred Molina, mais on apprécie ce changement de dernière minute, Molina étant habitué aux rôles de méchant, contrairement à Neeson.