Bon, allez. Je suis bien obligé d'y passer. "Arthur 3: La guerre des deux mondes" est...
Oh zut! Ce titre est nul. à aucun moment il n'y a eu de véritable guerre, ni même de moment réellement plus spectaculaire que dans le premier opus. C'est juste une grosse ruse grossière pour attirer les gens qui croyaient encore en Luc Besson. Et ce dernier est loin d'être un idiot, parce qu'il sait très bien que le public ira voir ce film en dépit de la nullité qu'a été le deuxième volet. C'est vrai quoi, pourquoi faire des efforts pour donner le spectacle promis quand on sait déjà que le public ne sortira pas de la salle en plein milieu de la séance après avoir débourser l'argent de sa poche?
Bon je vais être franc. Ce troisième volet est pas si mauvais que ça. Au moins, il est moins pire que le deuxième (étant donné la purge que ce film a été, ça aurait été un exploit d'être plus mauvais).
Les effets numériques sont encore meilleur que le deuxième, là dessus il n'y a rien a redire sur la qualité de l'image; le seul problème est qu'ils ne sont pas suffisamment présent puisque le film jongle entre le monde des Minimoys et celui des humains.
En ce qui concerne les doublages; et bien je dois admettre que là ils ont fait fort: les doublages réalisent l'exploit d'être encore plus mauvais que dans le deuxième film; (je n'ai pas vu le film en VO, alors je ne saurais pas dire si le jeu des acteurs en est la cause), dans le premier volet (le seul qui est potable) quand les personnages devaient avoir peur, ils avaient peur. Là, les voix qu'on entend ne montrent à aucun moment qu'il existe un quelconque enjeu dans cette aventure.
En ce qui concerne le scénario. (souffle) je sais que j'ai beaucoup insulté le second volet parce qu'il avait des trous gigantesque dans son scénario; mais ce film...Arrive carrément a creuser des trous d'incohérences sur les incohérences! C'est encore pire que dans le 2.
Je vais donc résumer:
Arthur est coincé à une taille de Minimoy, et Maltazard du haut de ses deux mètres veut conquérir le monde d'Arthur. Ils ont donc besoin chacun d'une potion dans le bureau d'Archibald capable de faire grandir; Maltazard pour monter une armée et Arthur pour retrouver sa taille normale.
Arthur, Sélénia et Bétamèche rencontre Darkos en chemin, et nous donne ce qui est de loin l'une des meilleurs scènes d'action de la trilogie(mais pas la meilleur). Malheureusement Maltazard saisie la potion d'abord et se créer une armée de Seïdes géant. Le trio pars donc dans une ruche d'abeilles (oui, parce que les abeilles peuvent agrandir les gens) pendant que le père d'Arthur veut détruire la ruche --Tu sais mec? Au lieu de t'acharner sur les abeilles, tu pourrais, je sais pas...chercher ton fils?--
Bref, continuons:
Arthur retrouve sa taille normale. Et Sélénia et Bétamèche partent trouver une autre potion capable de rétrécir Maltazard...attendez quoi?! Le grand-père avait une potion pour rétrécir depuis tout ce temps? Pourquoi il ne s'en est pas servie pour Arthur dans le deuxième? Il a souffert le martyr jusqu'à presque en mourir pour rien?
(oh zut, ça m'étonne même plus en fait. Vous savez quoi? Je suppose que je ne suis pas dans le bon état d'esprit pour critiquer ce film. Alors je vais changer de méthode).
Ensuite:
l'invasion de Maltazard sur (rire) "Daisy town". Où s'ensuit un placement de produit dont le but est de faire tilté l'instinct de consommateur du spectateur de la manière la plus anti-subtil possible.
Des soldats ennemis sur-entraîner pillant une ville a feu et à sang, mais ne faisant pas le poids face à la détermination et au pouvoir incroyable d'un garçon de 11 ans. Une guerre entre deux mondes que nous a promis un réalisateur maître en la matière. Mais je vous rassure, cette bataille "spectaculaire entre deux mondes" ne vous traumatisera pas car n'atteignant pas la minuscule fraction d'héroïsme de cette "ridicule bataille aérienne" dans un village de 100 pouces dans un carré de jardin du premier film (bravo Luc, tu as presque réussie a me donner une raison de préférer ce troisième film au premier. Mais je suppose que ce n'est pas ce que tu voulais faire n'est-ce pas?).
S'ensuit une issue (logiquement prévisible):
une police militaire locale met fin à la menace final de cette saga d'une manière subite, éclipsant Arthur du rang de sauveur que ce film a tant sur-vendu (on dirait presque que le réalisateur avait hâte d'en finir avec cette saga), l'avant dernière scène du film met donc en scène des soldats qui ne manquerons pas d'analyser ces mystérieux envahisseur sortis tout droit d'un autre univers (de Besson). Ainsi qu'une révélation surprenante sur les origines d'un des plus grands vilains de toute l'histoire du cinéma.
Cette surprenante saga s'achève donc
avec un dîner (comme dans le premier film), un Maltazard démunie (comme dans le premier film), et Arthur qui doit attendre dix lunes avant de revoir sa dulcinée (euh...comme dans le premier film...aussi).
Que doit-on tirer de ce film? Rien du tout. Le seul mérite qu'a ce film, c'est celui de boucler la saga de manière plus ou moins acceptable. Car il a ses bons et mauvais côtés.
En ce qui concerne les personnages: soit ils ne sont pas plus approfondis, soit ils ont régressés; le père d'Arthur, malgré un dialogue censé le bonifié dans le précédent volet, est toujours aussi borné; Darkos qui avant était intimidant, ne peut pas tenir dans une scène sans faire les frais des blagues puériles que lui réserve le scénario; Arthur quant a lui, a retrouver la bravoure qu'il avait dans le premier film; mais le meilleur personnage reste Maltazard qui aurait mériter une autre fin que l'emprisonnement pour donner le fameux aspect d'aboutissement que ce film aurait dû avoir.
Le scénario accumule de grosses incohérences sur les incohérences énormes du second volet.
Et certains éléments du scénario me laissent perplexe: Maltazard se déguise pour infiltrer la maison d'Arthur, il se fait découvrir mais il terrasse si facilement les gardes que je me pose la question sur l'utilité du truc. Darkos qui change de camp comme de veste (le pauvre a seulement besoin d'amour). Et les fameuses potions sont de vulgaires facilités scénaristiques (ignorer à ce point l'intelligence du public relève carrément du snobisme, ce qui est un défaut indigne d'un réalisateur tel que Besson). Et le dénouement quasiment identique au premier volet donne une mauvaise impression d'incomplétude par rapport au premier film.
Et pour la réalisation: je dirais que l'humour prend trop le pas sur la manière que Luc Besson a de raconter cette histoire. Aucune scène (aucune), ne peut se produire sans qu'une blague viennent désamorcer l'ambiance "aventure" que ce film devrait avoir; car c'est censé être le final de la trilogie et le premier volet avait un aspect de film d'aventure, le 2 et le 3 sont plus des "comédies aventureuses" que des films d'aventures. Et là je suis obligé de parler de la scène "Dark Vador"; Le cadre du film est parfait pour cette scène puisque le film a l'air de se passé dans un cadre 60's. Cependant, étant donné que l'aspect 60's est facultative dans cette trilogie (les films pourrait se passer dans le passé ou le présent, ça n'influencerai en rien l'histoire), je n'arrive pas a me sortir de la tête que Besson a probablement dépensé des sommes folles pour placer ce décor juste pour justifier cette blague (mais j'ai probablement tort).
Pour finir: "Arthur 3: La guerre des deux mondes" conclu (mal) cette trilogie qui avait si bien commencé. Il n'est pas réellement mauvais, mais ce film a au moins essayé de s'en sortir après le carnage qu'a été le second opus.