Même s'il s'inscrit dans un contexte original au cinéma, le scénario brasse des thèmes classiques, conflit de cultures et de générations, transmission et enseignement, rédemption par la rigueur, sans oublier l’histoire qui se répète, à soixante ans d’intervalle.
Basée sur de nombreuses invraisemblances, comme le personnage de ce professeur de piano dont on ne saura jamais la fonction au sein de la prison (animatrice, gardienne, visiteuse ?), ou bien l’ignorance par le personnel pénitentiaire du dossier de la jeune détenue-prodige, le récit débute dans une ambiance prenante, avec une bande-son très étudiée, une caméra alternant les prises de vue tournoyantes et les plans fixes. Un certain mystère plane, les personnages sont loin d’être classiques, le potentiel larmoyant reste en retrait.
Puis, après une révélation sur le passé de la jeune femme, tout s’écroule assez rapidement, la mise en scène perd de sa force, les incertitudes s’évaporent, les scènes mélodramatiques s’accumulent, ainsi que les soubresauts bien démonstratifs de l’histoire, jusqu’aux quatre dernières minutes, créant un choc artistique et émotionnel. A posteriori, ce choc paraît finalement attendu et comme un compromis douteux entre les deux personnages.
On est donc bien loin, au contraire de ce que prétend la publicité, de la splendeur de la vie des autres.