A travers ses films, la réalisatrice Marina Spada cherche à raconter des histoires auxquelles le public n'est pas familier et qui n'ont pas l'habitude d'être traitées au cinéma. "De manière générale, je choisis des histoires qui vont, d’une certaine manière, provoquer chez le spectateur une réflexion sur le but de sa propre vie, et peut-être encourager chez lui un changement", explique-t-elle.
"La raison qui m’a poussée à raconter cette histoire est liée à la manière dont chacun voit le monde qui l’entoure," explique Marina Spada, la réalisatrice. Dans Comme une ombre, certains regards des personnages sont dirigés vers les spectateurs eux-mêmes, ce qui permet à ces derniers de considérer ce qui les entoure sous un angle différent. "C’est comme si les personnages de l’écran nous regardaient et voyaient ce qui nous entoure, chaque instant nous ramenant au présent et nous forçant à abandonner la protection de la salle obscure."
Daniele Maggioni, qui connaît bien Marina Spada, a écrit le scénario de Comme une ombre en pensant à elle pour réaliser le film. Cette dernière confirme que l'histoire imaginée par Maggioni lui correspond totalement : "En fait, c’est l’histoire de quelqu’un qui vit une vie normale, mais qui cache une grande solitude, une situation que la société d’aujourd’hui condamne de plus en plus. L’espoir réside dans le fait qu’un événement va changer le cours de notre vie."
Pour la photographie de Comme une ombre, Marina Spada s'est alliée au photographe professionnel Gabriele Basilico, qui n'avait encore jamais eu l'occasion de travailler sur un tournage. Elle a réalisé d'ailleurs une vidéo sur lui. Ayant beaucoup aimé Forza Cani, le premier film de la réalisatrice, Basilico a accepté tout de suite de relever le défi.
La ville de Milan, dont Marina Spada est originaire, tient une place essentielle dans Comme une ombre, tout comme dans beaucoup des films de la réalisatrice. "Mes racines sont à Milan, et je n’ai jamais voulu en partir, parce que c’est ici que se trouve mon identité profonde", confie-t-elle.
Face à la tendance actuelle du cinéma italien à s'industrialiser, Marina Spada revendique une manière "traditionnelle et artisanale" de réaliser des films. Selon elle, les meilleurs films ont été faits comme cela.
Comme une ombre présente plusieurs points communs avec Forza Cani, le premier film réalisé par Marina Spada, qui se déroule d'ailleurs également à Milan. "Tous deux représentent un monde de souvenirs, qui m’appartient en tant que réalisatrice, mais aussi en tant qu’individu : des histoires sans témoins, des personnes invisibles, des événements inattendus qui changent la vie de certains", explique la réalisatrice.
C'est à l'âge de neuf ans que Marina Spada décide qu'elle veut devenir réalisatrice, en voyant Le Voleur de bicyclette de Vittorio De Sica. Elle passe par la suite un concours pour travailler à la RAI de Milan et débute sa carrière en tant qu'assistante réalisateur.
Comme une ombre a été présenté au 63ème Festival du Film de Venise en 2006. Le prix de la meilleure interprétation féminine a été ainsi remis à l'actrice Anita Kravos.